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REVISTA TRIPLOV
de Artes, Religiões e Ciências
Nova Série | 2011 | Número 22
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Avertissement au lecteur
L’auteur de cet
article assume pleinement ses propos y compris, et surtout, les
plus dérangeants. Plus de quarante ans passés à étudier la
littérature internationale, les mythes, les religions, le
paranormal, les médecines parallèles, les doctrines ésotériques
et notamment l’alchimie, l’ont amené à remettre en question
nombre d’idées reçues ou toutes faites, y compris les plus
officielles.
Dans le domaine de l’ésotérisme, séparer le vrai, voire
simplement le possible, du faux et des manipulations, nécessite
une solide culture générale ainsi qu’un minimum de discernement.
Ce milieu, plus qu’aucun autre, est devenu le repaire des
« marchands du Temple », d’auteurs qui compilent d’anciens
écrits sans en vérifier le bien-fondé et qui brassent les
hypothèses les plus saugrenues sans apporter le moindre début de
preuve à l’appui de leurs affirmations, trop souvent aberrantes
ou fallacieuses. On y côtoie aussi des mythomanes, des
illuminés, des escrocs, et même des criminels, lesquels abritent
leurs activités répréhensibles derrière la façade plus ou moins
honorable de sociétés pseudo initiatiques et qui se révèlent,
parfois, être des sectes. Ceci devait être précisé. |
RICHARD KHAITZINE
Du Da Vinci code
aux secrets de
Leonardo da Vinci |
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Les articles présents et futurs, que vous
allez lire, se démarquent résolument de telles pratiques ; elles
sont le résultat de longues recherches personnelles, parfois
inédites. Les hypothèses, thèses et démonstrations formulées
seront, dans la mesure du possible, fortement étayées. Il est
probable qu’elles déstabiliseront plus d’un lecteur. Si tel est
le cas, l’objectif visé aura été atteint. La connaissance –
qu’il s’agisse de ce domaine particulier ou d’un autre – passe
nécessairement par le renversement des valeurs, un changement
dans notre manière de voir ou de comprendre et par la perte de
quelques illusions.
Bonne lecture… |
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EDITOR |
TRIPLOV |
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ISSN 2182-147X |
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Contacto: revista@triplov.com |
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Dir. Maria Estela Guedes |
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Au
sein de l’article consacré à Da Vinci et à sa Joconde, nous vous avions
confié que la connaissance ésotérique avait été contrainte de se cacher
afin de survivre. Il était précisé que les peintres initiés s’étaient
servis de leurs peintures afin de transmettre une contre culture. Ils ne
furent pas les seuls. Les constructeurs de cathédrales, les sculpteurs
et les écrivains firent de même. Concernant ces derniers, nombreux
furent ceux qui rédigèrent des textes à double niveau d’entendement.
Dans leurs œuvres, sous le sens littéral peut s’en découvrir un autre
faisant référence à l’alchimie.
Toutefois, accéder à ce niveau de compréhension nécessite de savoir que
les textes en question furent rédigés en usant de la langue des
oiseaux, un code fonctionnant sur des rébus, des charades, des à peu
près phonétiques. Ce code est parfois nommé : gaye science, lanternois,
etc. chez Rabelais, jargon, coquillart, argot, langue verte chez Villon,
langue du cheval ou petit langage des enfants, chez Jonathan Swift.
Parfois, ce code est désigné sous le nom, mentionné par André Breton, de
cabale phonétique. Des auteurs aussi variés que Homère, Virgile,
Dante, l’Arioste, Shakespeare, Cervantès, Cyrano de Bergerac, La
Fontaine, Charles Perrault, Victor Hugo,
Gérard
de Nerval, Jules Verne, Colette et son mari Willy, James Joyce, Georges
Perec, etc. usèrent de ce procédé littéraire. Dans leurs œuvres, sous le
texte apparent, peut s’en découvrir un autre, ayant trait aux théories
et à la pratique alchimiques et contenant des confidences quant à leur
milieu respectif.
L’article qui suit va vous plonger dans ce qui fut la plus grande
opération de cabale phonétique jamais montée. Dans le dernier quart du
XIXe siècle, le dernier des grands alchimistes français,
craignant que ses travaux (non publiés) soient perdus, décida
d’orchestrer une extraordinaire opération de sauvegarde. Il embaucha
plusieurs écrivains à qui il confia des notes, à charge pour eux de les
utiliser dans leurs œuvres. Bien des années plus tard, en 1926 et en
1930, furent publiés les deux livres d’alchimie signés Fulcanelli,
pseudonyme qui masquait la collaboration de cet alchimiste, Alphonse
Jobert et d’un libraire érudit du nom de Pierre Dujols. Ce libraire
descendait des Valois Médicis, c’est-à-dire du mariage de François
d’Anjou, quatrième fils de Catherine de Médicis, avec une espagnole.
Cette dernière était une descendante d’Alphonse X de Castille, roi
érudit, auteur d’un traité alchimique. C’est de cette famille espagnole
que sortit, au XVIIIe siècle, un mystérieux personnage, aïeul
de Pierre Dujols … le fameux Comte de Saint-Germain. La boucle était
bouclée ! |
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Le code da Vinci |
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En quelques semaines, un roman américain s’est
hissé au rang de best-seller en France. Son titre : Da Vinci
code. L’engouement du public, à défaut d’être justifié, peut se
comprendre par suite de la recette utilisée par son auteur Dan Brown. De
quoi s’agit-il ? D’un thriller concocté selon une recette
éprouvée, à défaut d’être sérieuse. Choisissez un personnage historique
très connu, ajoutez un soupçon de mystère, une bluette sentimentale,
sans grand intérêt, un nuage d’ésotérisme plus ou moins frelaté, mais
cautionné par le statut de l’auteur qui est professeur, mixez le tout et
servez chaud ! Cela donne une potion indigeste qui, par les vertus de la
baguette magique des medias, va se transformer en un pactole. Il n’y
aurait pas grand mal, la littérature en ayant vu bien d’autres, si ce
roman ne reprenait à son compte – sans jamais en citer les auteurs – les
affabulations d’un essai écrit par trois auteurs britanniques, il y a de
cela une vingtaine d’années.
Dans
ce livre, émergeait un scoop historico religieux visant à accréditer la
thèse d’une descendance mérovingienne, issue des amours de Jésus et de
Marie-Madeleine, qui constituerait le grand secret de
Rennes-le-Château,. Il est vrai que les auteurs s’appuient sur quelques
lignes tirées de l’évangile de Philippe et de l’évangile de Marie. Pour
autant cette hypothèse est-elle crédible ? La réponse est non.
Pourquoi ? Parce que pour adhérer à ce point de vue il faudrait tout
méconnaître des fondements de la chrétienté et de la constitution du
catholicisme. À commencer par un fait, bien connu de la papauté, y
compris des pontifes qui vécurent au temps de Leonardo da Vinci. Mais
ceci est une autre histoire, sur laquelle nous reviendrons, en quelques
lignes, plus avant, quand il sera question de l’Italie de la
Renaissance. Qu’il existe un mystère da Vinci, que ce dernier ait été au
courant des secrets de la religion, cela ne fait aucun doute. Mais ne
s’agit-il que de cela ? Comme l’affirme un célèbre feuilleton : La
vérité est ailleurs. Mais où ? C’est ce que nous allons nous
efforcer de mettre en lumière, le plus simplement possible, encore qu’il
s’agisse d’un sujet rendu complexe par la grande culture des anciens,
une culture qui ferait pâlir nos érudits modernes s’ils n’étaient pas si
hautains, méprisants et nombrilistes. Toute la période de la Renaissance
italienne baigna dans l’hermétisme et son symbolisme. Cette science et
philosophie est plus connue du grand public sous le nom d’Alchimie. Son
secret réside dans sa définition, donnée par l’homme qui signa ses deux
ouvrages du pseudonyme Fulcanelli,
nom qui
est un à peu près phonétique de Vulcain Hellé, Hellé étant le nom
de la déesse lune chez les grecs Pélasges. Plus précisément, et afin de
ne rien sceller, il s’agit du Vulcain lunatique, autrement dit du
dissolvant permettant d’ouvrir les métaux de les rendre
« philosophiques » et aptes à fournir leur esprit (le mercure) et leur
âme (le soufre) qui vont livrer la fameuse pierre philosophale. Le
mercure et le soufre ne sont pas les corps chimiques. En alchimie, ces
noms – tout comme celui de sel – désignent des états différents de
l’énergie, ou dynamisme vibratoire, constituant toute matière, ainsi que
nous l’enseigne la physique. Rendre les métaux philosophiques consiste à
leur restituer la vie qui leur a été ôtée par l’extraction, à les
réveiller, tout comme le prince charmant le fait dans le conte de la
Belle au bois dormant. Ce conte, comme la plupart des récits
populaires, est une métaphore initiatique, un condensé de la pratique
alchimique. Bien que l’alchimie soit totalement rationnelle, elle n’a
rien à voir avec la chimie et elle ne nécessite aucun four, la
température provoquant la conversion moléculaire étant celle de la
couvaison – d’où sa dénomination de feu de poule – et n’excède
pas 36°5 ! Quant à la définition de l’alchimie, elle se résume à « une
permutation des formes par la lumière, le feu ou mieux l’esprit. » Les
érudits et les artistes de la Renaissance n’ignoraient rien de tout
ceci. Héritiers des lettrés du moyen âge, ils en répandirent les
connaissances à travers l’architecture, la sculpture, la littérature, la
musique, la peinture…Ce formidable mouvement culturel atteignit son
apogée à la cour fastueuse des Médicis, ancêtres de ceux qui s’unirent
au Valois en France. |
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La cour de Laurent la Magnifique |
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Au
XIVe siècle, l’Italie exerça une véritable domination économique sur
l’Europe,
dont elle assurait tout le commerce, et au sein de laquelle ses
banquiers intervenaient dans la vie politique. Cette activité était
complétée par une grande richesse agricole et la formation précoce d’une
paysannerie libre. Cependant, la concurrence économique, jointe à la
rivalité des guelfes et des gibelins, respectivement partisans du
pouvoir du Pape en Italie et partisans de l’Empereur, engendra des
conflits entre les cités ainsi que la naissance d’un nationalisme
étroit. Au milieu des troubles, les structures politiques évoluèrent,
les communes durent faire place à des « seigneuries », le pouvoir
passant à une seule famille et à sa clientèle. Ainsi les Visconti
régnaient sur Milan, les Este sur Ferrare, les Della Scalla
sur
Vérone, les Malatesta sur Rimini, les Gonzague sur Mantoue. Les Médicis
règnent sur Florence. Le véritable fondateur de cette dynastie au XVe
siècle, fut le banquier Cosme, un fin lettré qui exerça
généreusement le mécénat et protégea Leone Battista Alberti. Le
petit-fils de Cosme, Laurent continua de protéger les artistes
notamment Michel-Ange. Les Villas appartenant aux Médicis réunissaient
Botticelli ( qui signait d’une petite botte, en bon « pair
peintre anglé » ou gilpin, en artiste initié usant de la
cabale phonétique ou langue des oiseaux,
Ange Politien, Jean Pic de la Mirandole et Marcile Ficin. Ces derniers
accompagnaient leur mécène, Laurent le Magnifique.
Le
fils de Laurent, Giovanni (Florence 1475-Rome 1521) devint pape sous le
nom de Léon X (1513 à 1521). Il avait reçu une éducation humaniste et
avait eu Ange Politien comme précepteur. Léon X fut le protecteur des
lettrés : Bembo, Sadolet, Paul Jove, Jean Lascaris, et des artistes. Il
confia à Raphaël la direction des travaux du Vatican et la réalisation
des Loges et commanda à Michel-Ange la façade de San-Lorenzo et les
tombeaux des Médicis à Florence. Concernant Léon X, les historiens font
l’impasse sur un document troublant et fort dérangeant qui tendrait à
prouver que les érudits de la Renaissance étaient très sceptiques quant
à l’authenticité des écrits ayant présidé à la fondation de la
chrétienté et de l’église catholique. Ce document consiste en une lettre
adressée par le pape à son ami, et ancien secrétaire, l’érudit cardinal
Pietro Bembo, qui fréquentait Alde Manuce – érudit lui aussi et
inventeur, entre autres, des caractères italiques destinés à attirer
l’attention du lecteur
– « Quantum
nobis nostrisque que ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus
seculis notum ! » (On sait de temps immémorial combien cette fable
du Christ nous a été profitable ! ). Ce texte édifiant et surprenant
fait partie des archives de la bibliothèque vaticane (Leonis X Petri
Bembi…Epistolarum familiarum ; libri VI ; Venise, 1552). Une
opinion aussi péremptoire et définitive de la part d’un pape oblige à
réviser tout ce que nous croyions savoir de l’Histoire des hommes, des
religions et des arts qui en furent les supports. L’explication réside
dans le fait que les gibelins étaient les propagandistes de la Gnose.
Or, dès les premiers siècles, à Alexandrie, l’alchimie et la gnose
s’étaient enrichies mutuellement de leurs apports culturels respectifs.
Pour les papistes et, par conséquent l’église catholique, la gnose était
une hérésie. Les Médicis payèrent de leur vie leur attachement à la
Connaissance. Ils périrent par le poison et le poignard des sicaires de
Rodrigo Borgia. |
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Où le grand amour de Laurent inspire les peintres et
les littérateurs |
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Nombre
de peintres, dont Botticelli, utilisèrent comme modèle la même femme.
Son nom était Lucrezia Donati. Laurent le Magnifique en fut éperdument
amoureux, mais la famille de la jeune fille ne consentit pas au mariage,
les Médicis étant des roturiers. Sur une gravure, les ailes de Mercure
protègent la tête de Lucrezia, en même temps que le diadème formé d’une
grosse perle montée sur un feuillage d’or. Mercure est figuré également
dans le tableau de la Primavera. Il y communique, à l’aide de son
caducée, le fluide, au feuillage des arbres. Ceci vient en rappel
du fait que les gnostiques ont toujours fait de la perle l’emblème de la
Sophia, de la vraie doctrine, celle relative à la vie et au
fluide vital. Sans doute faut-il voir, aussi, dans cette
assimilation l’engouement des Valois pour les perles. Il est probable
que François Ier connaissait parfaitement le symbolisme qui
s’y attachait, d’autant que sa sœur, l’une des femmes les plus
instruites de son temps et qui fit de sa cour de Navarre un des foyers
de l’humanisme, se prénommait Marguerite. En latin, margarita,
désigne une perle. Ce fut justement François Ier qui ramena
da Vinci d’Italie. Il en rapporta également le premier et le plus beau
livre imprimé consacré à l’alchimie : Le Songe de Poliphile,
ouvrage qui, au XIXe siècle fit l’objet des savants
commentaires de Grasset d’Orcet, le maître en cabale phonétique de
Fulcanelli. Après sa déception amoureuse, Laurent fit une sévère
dépression dont il ne sortit que grâce à l’amitié de celui qui devint
son ami et mentor : le cardinal Alberti. Or Alberti fut l’auteur du
Songe de Poliphile, dont les héros Polia et Poliphile furent
inspirés de Lucrezia et de Laurent. Plus tard, l’auteur qui signa
Shakespeare s’inspira également des deux jeunes gens afin de composer
Roméo et Juliette. Lucrezia Donati, en avril 1462, était âgée de
treize ans, l’âge des fiançailles, comme l’héroïne du Songe. En
effet, Laurent de Médicis, est né le 1er janvier 1448 (style
florentin), quant à Lucrezia, elle vit le jour en 1448, probablement le
1er août et, en avril 1462, elle avait « treize ans, pas
encore quatorze », comme Juliette , l’héroïne de Shakespeare.
Cette dernière précision est donnée deux fois, par Lady Capulet
puis par la Nourrice (Roméo et Juliette Acte I, scène III). Cette
répétition était une façon pour Shakespeare d’attirer l’attention de ses
lecteurs sur l’importance d’un passage particulier. Au XXe
siècle, Maurice Leblanc, père d’Arsène Lupin,
pratiqua
de même, faisant dire à son héros : « avez-vous saisi ? » ou « avez-vous
entendu ?». Roméo et Juliette est un livre à clefs et ces clefs
sont, à la fois, de nature historique et hermétique. En effet, Roméo
signifie Pèlerin, depuis qu’en l’an 1300 les pèlerins se rendant
à Rome, pour les fêtes du Jubilée, répétaient : Romam eo (je vais
à Rome). Certains de ces pèlerins (Roméi » furent qualifiés de
Buon Roméo, en raison du fait qu’ils aidaient les plus pauvres à
gagner Rome en leur prêtant assistance. Lors de la scène du bal, Roméo,
parlant des lèvres de Juliette, les qualifient de « pèlerins
rougissants ». Quant à Juliette, elle désigne Roméo sous le nom de
« Good pilgrim » (bon pèlerin). Shakespeare reviendra,
curieusement, sur cette désignation dans la série de Sonnets intitulée
« The Passionate Pilgrim ». De nos jours, existe encore une
famille dont le nom fait référence à ce pèlerinage. Les princes et
comtes Borromeo sont les descendants d’une Margherita Borromeo
florentine, mariée à un Vitaliano de Padoue.
Juliette est le diminutif de Giulia et ce prénom indique une
ascendance romaine très noble. Les Colonna – famille dont fut issu le
second rédacteur du Poliphile – se disaient descendants de Jules
César, de la Gens Julia.
Dans le langage hermétique le
Pèlerin, aussi dénommé Voyageur désigne à la fois celui qui
pratique, l’Alchimiste, et le mercure ou dynamisme vibratoire (
la lumière pour simplifier). C’est lui qui est figuré par l’Arcane O, ou
Mat, dans l’ancien jeu de Tarots de Marseille. L’Alchimiste, est à la
recherche d’une matière, qualifiée parfois de Vitriol romain ou
de terre romaine. Cette terre romaine, Giulia-Juliette en est
l’emblème.
Concernant
les clefs contenues par l’œuvre de Shakespeare, le lecteur appréciera
sans doute d’en savoir un peu plus. Prospero Colonna, le savant
cardinal, ami et patron de Leon Baptiste Alberti, et oncle de Francesco
Colonna, servit sans doute de modèle au Prospero de La Tempête.
Enfin, le Songe de Poliphile nous renseigne quant au niveau de
lecture qui doit s’appliquer à Othello. Après avoir pris congé de
son hôte, Poliphile apprend la différence qui existe entre « une
destinée subie et une destinée librement choisie. » Pouvoir choisir sa
voie tel était le cadeau de la Reine Libre-Arbitre à Poliphile
lorsqu’elle l’envoya chez la reine Télosie. À ce sujet, Emanuela
Kretzulesco observe très finement : « Télosie (de Τέλος , la
Finalité, le Destin). « Τό Τέλος » le Destin deviendra Othello,
dans la tragédie du même nom, et qui met en scène les mobiles de la
jalousie. Nous verrons alors une sorte de charade dénoncer le sort des
humanistes persécutés : Τό Τέλος ( le Destin) tής δαιμονης
du Génie sera de mourir étranglé par la jalousie. » Et Emanuela
Kretzulesco précise en une note : « Le nom de Desdemona n’existe pas. Il
semble la contraction de Têsdaimónes : du génie, au féminin. ».
Les illustrations, demeurées anonymes, du Poliphile auraient été
dessinées par Botticelli, Alberti, Bertoldo di Giovanni et Leonardo da
Vinci. |
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Des Colonna à la colonne de l’Oeuvre |
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Les
armoiries du prince Francesco Colonna sont parlantes,
c’est-à-dire qu’elles s’expriment sous la forme d’une charade ou d’un
rébus. On y voit un Génie, ayant le visage du Prince, en équilibre
instable, sur la jambe droite, la gauche étant levée. Ce personnage, de
la main droite, soutient une colonne,
tandis que sa main gauche déploie un listel, aussi dénommé phylactère.
Une guirlande de fruits entoure la scène. Cette composition appelle
quelques commentaires. Au sujet du sens qu’il convient de donner aux
phylactères pouvant se voir sur les œuvres architecturales ou
picturales, Fulcanelli précisa, dans Les Demeures
philosophales, qu’ils sont chargés « de conserver, de
préserver le sens occulte et mystérieux dissimulé derrière l’expression
naturelle des compositions qu’il accompagne (…) Porteur ou non
d’épigraphe, il suffit de trouver le phylactère sur n’importe quel sujet
pour être assuré que l’image contient un sens caché, une signification
secrète proposée au chercheur et marquée par sa simple présence. »
Ailleurs, Fulcanelli précise que « « le Mercure est la colonne, la
base ou le fondement de l’œuvre » et que les grecs firent d’Hermès
une allégorie du mercure alchimique (l’Esprit ou dynamisme
vibratoire), parce que ́Ερμη̃ς (Hermès) signifie base,
fondement. Il ajoute, qu’en égyptien, thot signifie
colonne. Or le dieu lune Thot devint l’Hermès des Grecs et le
Mercure des latins. L’une des figurations de Thot était le babouin,
quant à Hermès – devenu st Roch dans le légendaire chrétien – il était
parfois figuré sous l’aspect d’un chien. Ceci est à conserver en mémoire
afin de lire les pages consacrées aux toiles de da Vinci.
Certains lecteurs ne se priveront pas de considérer que l’analyse des
armoiries des Colonna ne constitue qu’une extrapolation douteuse. Nous
les renvoyons au sonnet de Pic de la Mirandole qui accompagna l’édition
française du Songe de Poliphile. Outre que le mot « colonne » fut
privé de son C majuscule, la dernière ligne de ce sonnet fut omise «
J’en suis quant à moi pétrifié ». En effet être pétrifié est un
synonyme d’être médusé. Ce dernier mot provient du nom de Méduse,
l’une des trois Gorgones, à la tête hérissée de serpents, et dont le
regard changeait en pierre (sous-entendu philosophale)
ceux qui la regardaient. Sur les armoiries de Francesco Colonna
figure justement un serpent, ce qui n’est nullement anodin. |
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Du sourire de la Joconde au rire de Leonardo Da Vinci |
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Outre
que ce peintre baigna dans l’atmosphère de Florence, il nous a laissé
diverses indications laissant deviner son intérêt pour le secret et des
connaissances hermétiques. Ainsi, on sait qu’il rédigeait ses textes à
l’envers et que, par suite, les lire nécessite l’usage d’un miroir. Son
humour et sa maîtrise de la cabale phonétique transparaissent dans un
détail de la très belle toile, intitulée Ginevra da Benci, où en
arrière-plan un genévrier joue phonétiquement avec le prénom de la dame.
Curieusement, l’artiste a peint sur l’envers de la toile une série
d’éléments (ornés d’un phylactère) formant rébus et qui, une fois
analysés et compris, livrent de stupéfiantes confidences à la fois
érotiques et ésotériques. Malheureusement, il nous faudra passer ce
point sous silence car la démonstration nécessaire nous entraînerait
trop loin. Il nous faudra donc nous limiter à la Joconde. Autant
le dire de suite, il ne s’agit aucunement d’un autoportrait du peintre
travesti, pas plus que du portrait de son présumé giton. Enfin, il
convient de tordre le cou à l’explication universitaire qui prétend
qu’il s’agirait d’une commande d’un marchand de soie. Quand il vint en
France, da Vinci emporta sa Joconde. Une commande aurait été
payée ou du moins fait l’objet d’une avance. Ne pas livrer la toile
aurait été du vol. Passons donc à des explications plus subtiles et plus
en accord avec la culture de l’époque. Tous les exégètes de l’œuvre de
Leonardo mentionnent qu’il utilisa la technique du sfumato, terme
italien signifiant « enfumé » et qui, appliqué à la peinture, possède le
sens de « modelé vaporeux ». Nous aurons l’occasion de vérifier que,
dans l’esprit de Leonardo, ce procédé n’était nullement une simple
concession d’ordre esthétique. Et affirmer que le sfumato est un
procédé de peinture qui signifie le flou, et que l’artiste, par
ce procédé de clair-obscur, chercha à capter l’image par des effets de
distance, de lumière et de brume, n’explique rien. En revanche, si avant
de procéder à une tentative d’analyse de la toile , on s’interroge sur
la nature réelle du sfumato et si l’on s’avise que ce qui est
obscur est également, du point de vue synonymique, hermétique,
nous nous trouverons en possession d’une clé non négligeable. Le
sfumato était la signature des peintres initiés membres de la
société de l’Arcade ou de l’Arcadie, aussi appelée
Chevalerie du brouillard ! La plupart des auteurs spécialisés en
symbolisme ont précisé que le pont, visible derrière Mona Lisa,
exprime le tertius-quartus représentant l’interaction du 3, ou
spirituel, sur le 4 ou le matériel. Héritier de la pensée gnostique, le
peintre avait une vision du monde basée sur la dualité et l’opposition
essence substance. Et c’est là qu’il faut chercher le
secret de sa toile ainsi que la raison de l’énigmatique sourire figé, et
autant dire fixé, de la Joconde. Si Mona Lisa
sourit, c’est qu’elle est dans le secret, ainsi que l’indique la route
visible sur le paysage peint derrière son épaule droite et qui serpente,
évoquant la lettre S, tracée à l’envers. Or, nous savons déjà que toute
la correspondance et les notes de Leonardo étaient rédigées de cette
manière. Cette lettre S, les peintres anciens en faisaient l’initiale de
secretum ou silentium. Mais quel est ce secret exigeant
le silence ? Sachant que le bras droit soulignait toujours, pour les
alchimistes, la voie sèche, terrestre ou brève ( en un jeu de mots sur
braxis, le bras et brevis, bref) il est aisé de deviner
que les deux parties du paysage indiquent la voie sèche et la voie
humide, cette dernière étant précisée par la présence d’une rivière. Da
Vinci s’est amusé à doubler ce rébus en faisant sourire sa Joconde.
En effet, en latin, rire se dit ridere et sourire subridere.
Sourire, c’est « rire en dessous », de façon occulte. Or, selon que l’on
use du latin classique ou populaire, le mot ridere s’écrit avec un e
long ou un e bref. Comment mieux attirer l’attention sur les deux voies
alchimiques ? Enfin, le nom de la dame se montre très loquace et on ne
peut que s’étonner de l’inanité des études universitaires. En effet,
Mona, abréviation de Madonna, désigne la Lune, conformément au
symbolisme religieux associant cet astre à la Madonne. Le nom de la
lune, dans nombre de langues, est dérivé de cette racine. Quant à Lisa,
il s’agit du diminutif d’Élisabeth, prénom dont l’étymologie est « celle
qui tire sa clarté du soleil ». Un découpage du portrait, suivi d’un
collage, opération donnant à La Joconde un troisième œil, laisse
apparaître, pour peu que l’on inverse le résultat obtenu, une étoile et
un babouin. La même opération, pratiquée sur un dessin acheté par
une amie, montre également une étoile et un chien. Vinci revendiqua, par
la présence de ces animaux, sa qualité d’artiste hermétique.
Il
resterait beaucoup d’informations à livrer, ne seraient-ce que celles
relatives au paysage du Rebenty, formant l’arrière plan, et où se
situait Joucou et le monastère nommé Jocundo ! Nous y
reviendrons dans l’article suivant. Qu’il suffise de savoir, pour
l’instant, que le Rebenty et le Pays de Sault furent témoins des
chevauchées d’un curieux ecclésiastique… Monseigneur de Bonnechose. Ce
nom doit dire quelque chose aux amateurs des secrets de
Rennes-le-Château…
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Richard Khaitzine (France)
Écrivain, ayant publié une vingtaine de livres consacrés à
l’ésotérisme et à son influence dans le domaine des arts. Ouvrages
disponibles :
.La Langue des Oiseaux (Dervy)
. Le magnétisme curatif (Dervy)
. De la Parole Voilée à la Parole Perdue ( le mythe d’Hiram et de Maître
Jacques)
éditions Le Mercure Dauphinois.
. La Joconde, Histoire, énigme et secrets – éditions
Le Mercure Dauphinois.
. Paris, secrets et mystères – éditions Le
Mercure Dauphinois |
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© Maria Estela Guedes
estela@triplov.com
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