REVISTA TRIPLOV
de Artes, Religiões e Ciências


Nova Série | 2010 | Número 08-09

 








Si la fin du monde n’a pas eu lieu en 1999 (1), comme le laissaient entendre les fameuses Centuries de Nostradamus, personne ne peut nier, à moins d’être d’une absolue mauvaise foi, que la fréquence et l’ampleur des catastrophes s’accélèrent. Aussi nous a-t-il semblé utile d’offrir aux lecteurs de Top Secret quelques informations permettant de comprendre l’avenir de notre planète à la lumière des enseignements des anciens. À cette fin, nous vous proposons une série de trois articles. Le premier sera consacré à la fin des temps, le second traitera du passage de l’ère des Poissons à l’ère du Verseau et le troisième évoquera les bouleversements climatiques observés depuis quelques années.

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Maria Estela Guedes  
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RICHARD KHAITZINE

 

Apocalypse now?

 

Richard Khaitzine        

 
 
 
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   

Introduction

 

 

     Toutes les traditions, qu’il s’agisse des assyriens, des grecs, des iraniens, des hébreux, des mayas, des indiens d’Amérique du nord, des chinois ou des hindous, rapportent les mêmes événements dramatiques ayant affecté la vie de notre planète. Elles mentionnent un phénoménal déluge qui serait advenu il y a environ 12 000 ans. Ce fut à cette époque qu’aurait disparu un continent entier : l’Atlantide. À travers toutes les époques, des prophéties font état d’une catastrophe susceptible de provoquer la fin du monde. À ces prophéties, il convient de rattacher les apparitions mariales : La Salette, Fatima etc. L’Ancien Testament et le Nouveau Testament regorgent de prophéties du même type. L’Apocalypse, dit de Jean (2), même si son titre doit se traduire par « révélation » et non par « fin du monde », nous annonce d’épouvantables catastrophes. Le gotha scientifique se montre rassurant, éludant l’hypothèse de la fin prématurée de notre civilisation, et préfère se complaire dans un discours visant à accréditer une histoire de l’humanité longue de plusieurs milliards d’années. Pourtant, cette vision est démentie catégoriquement par les recherches archéologiques. Ce que nous savons de l’histoire humaine ne permet guère de remonter à plus de 6000 ans, c’est-à-dire aux civilisations assyrienne et mésopotamienne. Il y a là assurément un paradoxe. Devons-nous en conclure que l’histoire de l’humanité connut des interruptions cycliques puis redémarra ? La disparition inexpliquée des animaux préhistoriques pourrait bien s’expliquer par un cataclysme de cet ordre. Enfin, qui nous dira pourquoi les Gaulois, ainsi que cela fut longuement enseigné, ne craignaient qu’une chose « que le ciel leur tombe sur la tête ! » Ne faut-il pas voir dans cette hantise, profondément ancrée dans l’inconscient collectif,  le souvenir d’une catastrophe dont leurs ancêtres furent les témoins effrayés et impuissants ? À toutes ces questions nous allons nous efforcer d’apporter des réponses claires et sérieuses.

 

  Scénarii pour auteurs en quête de catastrophes…
 

 

    Souvenez-vous…  Bruce Willis doit sauver la planète. Cette fois l’ennemi est de taille et la menace vient de l’espace. Il s’agit d’une météorite. L’accroche du film Armaguedon, disait avec humour : « Vous aviez des projets ? Dommage ! Les scénaristes américains, toujours en quête de sensationnel et d’efficacité, sont de grands consommateurs en matière de catastrophes, enchaînant les films mettant en scène des météores, des comètes, des tornades,  des cyclones, des raz-de-marée, qui volent la vedette aux stars du septième art. Et, en découvrant Twister, Le Jour d’après, et autres Deep impact, les savants rient. Car pour eux, jamais la réalité ne rejoindra la fiction et la science ne rejoint la fiction que dans le cerveau des artistes qui, comme chacun le sait, ne sont pas des gens raisonnables. Et pourtant!

  Été 1987… j’étais en vacances à Rennes-les-Bains, petit village, sis à 7 kilomètres de Rennes-le-Château, et dont l’abbé Boudet fut le curé. Un matin, quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir, sur le porche d’une grange, une sculpture jamais mentionnée par les auteurs s’étant emparés de l’affaire Saunière. Il s’agissait de l’agneau couché sur un livre fermé par sept sceaux. Cette découverte me laissa une sensation étrange et, durant tout le reste de mon séjour, je ne pus m’empêcher de penser que quelque chose était en gestation. Ce sentiment grandit encore quand je vis le fameux pilier renversé par Saunière et invitant à la pénitence. Et les signes de continuer à se révéler. Le calvaire situé à la sortie de Rennes-les-Bains et dont l’érection fut commandée par la cantatrice Emma Calvé, portait gravé le mot « MISSION ». Les deux S, emboutis, comme soulignés, me rappelèrent ce que Fulcanelli en disait (3). Selon lui, il s’agissait du symbole de la trace hélicoïdale du soleil lors du retournement de sa course, phénomène à mettre en relation avec le basculement des pôles. Un sentiment de malaise intense s’empara de moi lorsque je découvris que l’église était surmontée de « trois boules » fortement évocatrices de « tribulations »… celles devant précéder la Fin des Temps, provoquée par un renversement de la boule…terrestre !

  De retour à Paris, plusieurs de mes amis, tous gens sérieux et possédant des responsabilités professionnelles, mais ayant expérimenté des « voyances », en différentes occasions, me firent part de leur trouble. Tous avaient vu, individuellement, un cataclysme dévastant la terre. Je revins, à diverses reprises, sur les lieux. La dernière année, la veille de mon départ pour Paris, des pluies diluviennes tombèrent sur la région. C’était l’année du désastre s’étant  abattu sur Vaison-la-romaine. Cette même année, Rennes-les-Bains et les villages avoisinants affrontèrent également la fureur des éléments déchaînés et furent dévastés.

 

  Les étranges confidences des habitués du Chat Noir.
 

 

   Ainsi que le donna à entendre Fulcanelli, le célèbre cabaret sur lequel Rodolphe Salis exerça sa tutelle à la fin du XIXe siècle, fut le siège de curieuses réunions. Bénéficiant des fonds apportés par de généreux donateurs, le Chat Noir fut vraisemblablement l’œuvre de Fulcanelli lui-même. Parmi les donateurs, on relève les noms de deux auteurs qui évoquèrent dans leurs livres un même cataclysme : Jules Verne et son ami Camille Flammarion. Dans Le Sphinx des glaces, puis dans Sens dessus dessous Jules Verne évoquait un basculement des pôles entraînant un total changement de climat. De son côté, Camille Flammarion publia un livre, intitulé La fin du Monde. Plus étrange encore, l’une des attractions vedettes du théâtre d’ombres s’appelait le Sphinx. Les scènes de ce spectacle firent l’objet d’un livre publié aux éditions Flammarion, société créée par le frère de l’illustre astronome. Page après page, le lecteur pouvait suivre l’histoire du sphinx d’Égypte des origines aux temps modernes. L’ouvrage s’achevait sur une image du Sphinx devenu verdâtre à la suite de son emprisonnement dans les glaces. Curieusement, il semblerait qu’un vent apocalyptique ait soufflé au sein du Chat Noir ! Fulcanelli, lui-même, consacra plusieurs chapitres à ce thème, chapitres prévus, peut-être initialement, comme devant figurer dans un troisième livre dont le titre hypothétique aurait été Finis Gloria Mundi (La Fin de la Gloire du Monde)(4). Dans le Mystère des Cathédrales, figure un chapitre intitulé : « La Croix Cyclique d’Hendaye ». Les Demeures Philosophales s’achèvent sur de courts textes intitulés : « Paradoxe du progrès illimité des sciences », « Le Règne de l’Homme », « Le Déluge », « L’Atlantide », « L’Embrasement », « L’Âge d’or » qui tous ont trait à la fin des temps. Fulcanelli légua à notre génération cette réflexion d’une haute portée philosophique : «  La naissance apprend peu de choses, mais la mort, d’où naît la vie, peut tout nous révéler (…) c’est à la mort seule qu’appartient l’avenir (…) C’est par elle que l’esprit, impérissable et toujours agissant, brasse, crible, sépare, nettoie et purifie le corps. C’est d’elle qu’il tient la possibilité d’en assembler les parties mondées, de construire avec elles son nouveau logis, de transmettre enfin à la forme régénérée une énergie qu’elle ne possédait pas (…) Or, par le fait qu’ils sont voués à la dissolution finale, tous les êtres doivent nécessairement en retirer un bénéfice semblable. Notre globe lui-même ne saurait échapper à cette loi inexorable. Il a son temps prévu, comme nous avons le nôtre. La durée de son évolution est ordonnée, réglée d’avance et strictement limitée. La raison le démontre, le bon sens le pressent, l’analogie l’enseigne, l’Écriture nous le certifie : Dans le bruit d’une effroyable tempête, le ciel et la terre passeront… » Ce texte est à méditer, car il constitue sans doute le plus grand des secrets et ce qu’il s’agisse des civilisations, de la vie humaine ou de la destinée des minéraux. La « dissolution » ou mort est la clef de l’Alchimie.

 

  Ces monuments et peintures évoquant la fin des temps.
 

 

   Comme il n’est pas possible dans le cadre d’un article de se montrer exhaustif, nous nous limiterons à un résumé de ces témoignages du passé.

* La croix cyclique d’Hendaye : construite vraisemblablement au XVIIe siècle, elle se présente sous forme d’une croix surmontant un piédestal dont chaque face comporte un symbole : Le soleil – la lune – une étoile à 8 branches – un cercle dont les deux diamètres se coupant forment quatre secteurs comportant chacun la lettre A, initiales des Âges du monde : Aurum (l’Or), Argentum ( Argent), Aereus (Airain ou Cuivre et étain), Arès (Mars ou Fer).  Nous sommes, présentement dans l’âge de fer, de Saturne, le Kâli Yuga des Hindous.

La croix porte une inscription singulière, dont nous respectons la disposition :

OCRUXAVES

                                                              PESUNICA

Curieusement, on ne sait ce que l’on doit désirer du pied (pes) ou de la croix, d’autant que le nominatif masculin pes réclamerait unicus et non le féminin unica.

Sur son autre face, la barre transversale de la croix montre l’inscription traditionnelle INRI, traduite « Jésus de Nazareth Roi des Juifs, mais que les initiés entendaient « Igne Naturæ renovatur Integra » (la nature se renouvelle – ou sera renouvelée – intégralement par le feu). L’orientation des quatre symboles : les quatre A (sud) – la lune (nord) – le soleil (ouest) – l’étoile (est), celle de la barre transversale de la croix, orientée nord-sud, les erreurs (volontaires) de gravure et les inscriptions, doivent être prises en compte afin de comprendre ce que l’avenir réserve à l’humanité. Quant à savoir où et comment cela arrivera, nous vous laissons le temps d’y méditer, nous réservant d’apporter les réponses à ces questions dans l’article qui sera consacré, plus tard aux bouleversements climatiques…

   * L’obélisque de Dammartin- sous-Tigeaux – Forêt de Crécy (Seine et Marne)

Ce monument occupe un carrefour, formé par l’intersection de trois routes qui lui donnent l’aspect rayonnant d’une étoile à six branches, image de l’hexagramme antique, une figure composée de deux triangles, celui du feu et celui de l’eau. Si cette étoile est la signature du Grand Œuvre physique et de son résultat, la Pierre Philosophale, la position des deux triangles nous renseigne aussi quant à la nature du double cataclysme clôturant chaque cycle. Vous laissant le soin de réfléchir au symbolisme qui se dégage des motifs sculptés sur le socle, nous dirons quelques mots du sommet. Il montre le globe terrestre livrée aux forces réunies de l’eau et du feu. Reposant sur les vagues de la mer en furie, la sphère du monde, frappée au pôle supérieur, par le soleil dans son retournement hélicoïdal, s’embrase et projette des éclairs et des foudres. L’image est saisissante, dans son raccourci, de la figuration de l’incendie et de la terrible inondation, tous deux purificateurs et justiciers. L’ensemble précise que les temps sont proches…

  * Les Vanités de Valdès Léal.

Ces deux toiles formant un diptyque, datent du XVIIe siècle. Elle furent commandées au peintre espagnol par Miguel Mañara. Ce dernier, après avoir mené une vie dissipée et licencieuse, semblable à celle de Don Juan, suite à une expérience mystique, entra dans les ordres. Il devint le père supérieur du couvent de la Santa-Caridad, à Séville et y mourut en odeur de sainteté. Outre un message philosophique donnant à entendre que les hommes – quel que soit leur statut social – sont égaux et valent « ni plus, ni moins » et que, ainsi que dit dans le livre de Job, « chacun restituera selon sa substance », ces deux toiles évoquent aussi la fin des temps. Sur la seconde, un squelette, armé de sa faux, image de Saturne et donc de notre époque, fait verser la boule terrestre d’un coup de pied. Les inscriptions, portées sur les deux toiles, invitent à lire : « La fin de la gloire du monde en un coup d’œil » (Finis Gloria Mundi In Ictu Oculi). Toutefois, le squelette désigne du doigt – de l’index, il indique selon l’étymologie de ce mot –  l’espace entre in et ictu afin que nous interprétions : « La Fin de la Gloire du Monde en un clin d’œil. »     

 

  Conclusion.
 

 

    Naturellement, les sceptiques douteront, encore que depuis certains événements dramatiques, survenus en Asie récemment, leur camp se réduise. Il y a de cela bien des années, l’auteur de ces lignes tenta d’attirer l’attention des medias et des responsables – qui le sont si peu – politiques, sur les dangers que faisaient courir à la planète le progrès illimité des technologies et son corollaire la pollution, sans autre résultat que de s’attirer les sarcasmes de ceux qui croient tout savoir, sans rien avoir appris. Peu de temps après, en vacances à Vic-sur-Cère (Cantal) et contemplant un calvaire jouxtant l’église, j’eus la surprise de constater que le gros globe terrestre, en fonte, et portant le Christ en croix, était fendu de haut en bas. Étonné, j’interrogeai un habitant qui m’apprit que, dans le courant de l’année, la foudre était tombée sur le globe en question. L’incident avait laissé un sentiment de malaise à l’ensemble de la population…

 

 

(1) Selon Pierre Dujols, libraire érudit et grand ami de l’alchimiste Fulcanelli, les pères de l’église auraient intercalé, pour une raison obscure, un siècle fictif entre le Xe et le XIe et que, par conséquent,  nous serions actuellement à la fin du XIXe siècle – début du XXe ! En fait, il s’agissait de franchir l’an 1000, objet d’une grande peur.

(2) Classé à la fin du Nouveau Testament, ce texte fut sans doute le premier à être prêché, puis rédigé.  Primitivement, il s’agissait d’un manifeste guerrier, empli des idées messianistes et millénaristes en vigueur dans le milieu juif. Les juifs étaient en attente du Messie, leur libérateur, celui qui leur assurerait une revanche sur les goims, « les barbares », tous ceux qui n’étaient pas juifs. Mais ceci est une autre histoire et, pour tout dire, de l’Histoire, celle qui fut à l’origine du christianisme. Nous en reparlerons dans un article futur.

(3) L’article, titré Faiseurs d’or, signé André Ibels ( qui fréquenta assidûment le cabaret du Chat Noir  en compagnie de son frère Henri-Gabriel ) , publié le 15 septembre 1905, consistait en une interview de l’alchimiste Alphonse Jobert et comportait une singularité. En effet, la dernière page laissait voir en bout de colonne plusieurs lettres décalées. Quatre d’entre elles formaient le nom ELLI. Les deux autres étaient : SS !

(4) Voir plus bas au paragraphe « Monuments et peintures évoquant la fin des temps ».

 

 

RICHARD KHAITZINE (FRANCE)
Écrivain, romancier, historien, critique d’art et scénariste français, né le 20 septembre 1947 à Paris et demeurant à Paris. Il est issu d’une famille de juifs russes émigrés d’Odessa en 1914. Au cours de sa carrière d’écrivain, il a publié une trentaine d’essais, dont plusieurs sont devenus des livres de référence, sur des sujets aussi divers que la littérature, la peinture, la Franc-maçonnerie, le symbolisme, les religions et l’hermétisme. Tous ces travaux font une large part à l’histoire de l’alchimie, aux arts et traditions populaires qui en sont les véhicules. Il est l’auteur, également, de deux romans.
Il a participé au colloque de Lisbonne en 1999 et à celui de Quinta da Regaleira en 2009. Richard Khaitzine se définit comme «un agitateur d’idées, un penseur libre, un résistant qui refuse le terrorisme intellectuel et la pensée stérilisée imposés par ceux qui séquestrent la culture dans des nécropoles dont ils se sont autoproclamés les gardiens. » Il est membre de la Société des gens de lettres depuis 1998. Quelques titres publiés : * La langue des Oiseaux (tome 1) Le second tome consacré à Georges Perec et à Raymond Roussel est en cours de publication. * De la Parole voilée à la Parole perdue
* Marie Madeleine et Jésus. * Quand la Terre gronde. * La Joconde, histoire, secrets et énigme. * Le Comte de Saint-Germain, hypothèse et affabulations.
* Peter Pan… pour une lecture intelligente des contes.
Sa biographie complète est visible sur Wikipédia
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