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J.C.CABANEL

Additif
Petites réflexions personnelles sur une lecture comparée
des Constitutions du G\O\D\F\ et du G\O\D\B\

Je note que, dans l'article 1er de sa constitution, le G\O\D\B\. se dit Obéd\… masculine, ce qui justifie non l'exclusion des femmes mais la "réservation exclusive" de l'Obéd3 aux hommes. Ce n'est pas seulement une nuance. C'est une disposition qui, d'un point de vue juridique, ne tombe pas sous le coup de la Loi et, notamment, de celle sanctionnant la ségrégation à raison du sexe.

En effet, les diverses dispositions législatives et réglementaires qui instituent le délit de "ségrégation" sous toutes ses formes (racisme, sexisme, sexualisme…) condamnent l'exclusion d'un individu à raison de sa "particularité" mais n'interdisent pas la constitution d'une association (d'une "communauté") à raison d'une… particularité.

Jésuitisme peut-on penser. Certes. Mais cette différence met le G\O\D\B\ dans une position plus facile que le G\O\D\F\ à l'égard des femmes dans la mesure où ce dernier, ne se revendiquant pas Obéd\… masculine n'a aucun motif statutaire à opposer à l'initiation de femmes et tombe donc sous le coup de la ségrégation à raison du sexe !

Par ailleurs, le G\O\D\B\, dans l'article 1er de sa Constitution, se qualifie d'initiatique et progressive ET de cosmopolite et progressiste.

Le G\O\D\F\, dans l'article 1er de sa Constitution, se qualifie d'institution philanthropique, philosophique et progressive.

Le lien que le G\O\D\B\ fait entre les caractères initiatique et progressif est cohérent en ce que ces deux "traits" caractérisent bien une institution initiatique qui ne se contente pas d'initier (d'accueillir) des profanes mais qui, l'initiation effectuée, offre un parcours, un chemin, un… perfectionnement. Dans ce cas, le terme "progressif" (du latin "progressus", 1372) est pris dans son acception propre "qui porte à avancer, à mouvoir" (exemple : une faculté progressive), qui s'accroît, se développe, progresse, qui suit une progression, un mouvement par degrés, qui s'effectue d'une manière régulière, constante et graduelle et, accessoirement, qui participe du progrès.

Au rit français, lors de l'ouverture des travaux le F\ Orat\, en commentant l'article 1er de la Constitution du G O D F, indique que ce terme de (institution) "progressive est pris dans son sens propre de "qui ne se confine pas dans le passé". Cette acception, si elle est correcte, selon notre F\ Littré, ne prend en compte que la notion de mouvement, d'avancement (et d'avancée) mais pas nécessairement de… progression, de graduation.

Ainsi, autant il est clair qu'une institution initiatique qui se veut progressive (G\O\D\B\) affirme, ce faisant, que ses membres, une fois initiés, cheminent graduellement vers un état "supérieur" (de connaissance, de savoir, de sagesse, de raison…), autrement dit qu'ils… progressent, autant une institution, qui se veut philanthropique, philosophique et progressive sans pour autant se dire initiatique (G\O\D\F\), n'affirme pas que ses membres s'inscrivent dans une démarche de progression et donc, accessoirement, de progrès.

Je considère pour ma part que le commentaire du F\ Orat\précité renvoie le terme de "progressive" à la notion d'"innovation", de "changement", d'"invention", de "développement", voire de… "révolution" en ce qu'il sous-tend une "rupture avec le passé" et qu'il peut, à ce titre, faire apparaître (mais ce n'est qu'une… apparence) une contradiction avec l'attachement de cette même institution à… la Tradition, laquelle est nécessairement enracinée dans le passé et ne se prolonge pas forcément dans le présent au sens de… modernité.

Le G\O\D\B\ se dit par ailleurs "progressiste", ce que ne revendique pas le G\O\D\F\.

"Progressiste" vient de "progrès (1841) signifie "qui est partisan du progrès politique, social, économique; qui tend à la modification de la société vers un idéal, par des réformes ou des moyens violents" et, dans un sens plus moderne (récent) "qui est partisan d'une politique d'extrême gauche".

Dans cette acception, la revendication du G\O\D\B\ de recherche du "perfectionnement de l'humanité" (Article 1er de la Constitution) me semble plus explicite, plus… affirmée et… revendicatrice que celle du G\O\D\F\ qui, travaillant au "perfectionnement intellectuel et social de l'humanité" (idem), ne se dit pas "progressiste" mais "progressif" (Cf. ci-dessus) : dans le premier cas, le but est bien de favoriser le progrès politique, social, économique mais aussi intellectuel et moral comme "accoucheur" d'une société "idéale" de Liberté, d'Égalité et de Fraternité quand, dans le second, on peut se contenter (mais ce n'est sans doute qu'une… apparence !) d'une juste (re)distribution des acquis du progrès (social, économique, politique, scientifique…) dans le cadre d'une société plus… solidaire, autrement dit d'une amélioration du "confort" [comme l'amélioration de l'habitat du prolétariat sans que cette amélioration soit une remise en cause du système politico-économique qui génère le prolétariat et donc… l'inégalité socio-économique et, partant, politique], d'une "modernisation du passé", c'est-à-dire d'un dépoussiérage de al société de tout ce qui, au regard du progrès de l'Économie, de la Science…, participe de la vétusté.

Le G\O\D\B\ serait-il… révolutionnaire quand le G\O\D\F\ ne serait que… réformiste ; le premier serait il "communiste" quand le second ne serait que "socialiste" voire "sociodémocrate" ?

Le G\O\D\F\ se revendique, bien entendu, de la F\M\… universelle mais, à la différence du G\O\D\B\, il ne se dit pas… cosmopolite.

Cosmopolite, du Grec "kosmopolitês" - citoyen (politês) du monde (kosmos) -   (1560), a plusieurs sens selon le Petit Robert :

1 Vieilli Qui vit indifféremment dans tous les pays, s'accommode de tous. Subst. "Paris est la ville du cosmopolite" (Balzac). — Par ext. Une existence cosmopolite.  

2 Mod. Qui comprend des personnes de tous les pays; qui subit des influences de nombreux pays (opposé à national). "Un grouillement cosmopolite inimaginable" (Loti). Ville cosmopolite.

3 Didact. Qui a une répartition géographique très large. Animal, plante cosmopolite.

Notre F\ Littré est plus explicite :

 

COSMOPOLITE (ko-smo-po-li-t'), s. m. :

1° Celui qui se considère comme citoyen de l'univers. Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux, J. J. ROUSS. Ém. I.

2° Par extension, celui qui vit tantôt dans un pays tantôt dans un autre ; qui adopte facilement les usages des divers pays. C'est un cosmopolite.
    Adjectivement. Un philosophe cosmopolite. Une existence cosmopolite. De tous les genres d'êtres organisés, le genre des insectes est seul cosmopolite, BERN. DE ST-P. Harm. liv. II, Anim.

Dans son acception stricte, le cosmopolitisme du G\O\D\B\ me semble renvoyer à un universalisme politique, abolitionniste des frontières et donc des nationalités et, a fortiori, des nationalismes, quand celui du G\O\D\F\ me paraît avoir un enracinement philosophique (Descartes, Leibniz, Kant…) qui, s'il prend bien en compte l'humanité dans sa totalité essencielle, ne gomme pas pour autant les "particularismes" politiques et, singulièrement, les nationalités.

Le G\O\D\B\serait-il progressiste (dans l'acception moderne du terme) au point d'être… anationaliste ? Serait-il un repère-repaire d'…anarchistes ?

Poésie de J.C.Cabanel

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