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REVISTA TRIPLOV
de Artes, Religiões e Ciências
Nova Série | 2010 | Número 04
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Introduction
S’il est un sujet qui nécessite la plus grande humilité, c’est
bien celui de l’alchimie. Plus de 40 ans passés à lire les textes et à
fréquenter le milieu qui se pique de « pratiquer au laboratoire » m’ont
fourni quelques certitudes, à commencer par la conviction que rares sont
ceux qui savent réellement de quoi il retourne. Naturellement, ce qui va
suivre n’engage que ma propre compréhension de ce dont il s’agit. Par
conséquent, je n’entends pas donner à mes propos une valeur de vérité
absolue. En tout état de cause, ils ne sauraient constituer que des
pistes de réflexion. Il y a bien longtemps de cela, alors que je n’étais
qu’un jeune homme passionné de littérature internationale, par
désœuvrement et, peut-être, par désenchantement, je suis allé voir du
côté d’une autre littérature, une littérature « maudite » et, pour tout
dire, reléguée dans l’Enfer des bibliothèques. J’aurais vite abandonné
si je n’étais tombé sur un auteur dont les conseils me semblèrent
frappés du sceau du bon sens. Que disait-il? |
DIRECÇÃO |
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Maria Estela Guedes |
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REVISTA TRIPLOV |
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RICHARD KHAITZINE
Alchimie, Gnose,
Religions et Physique |
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IX Colóquio Internacional «Discursos e Práticas Alquímicas»
Centro Cultural Gonçalves Sapinho .
Benedita, 29-30 de Maio de 2010 |
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Que chacun « devrait davantage réfléchir avec son cerveau qu’avec celui
des autres » et qu’il « eût mieux valu ne rien avoir appris que d’avoir
tout à désapprendre ». Et ce second conseil est sans doute le plus
difficile à suivre, parce qu’il nécessite de procéder à des révisions de
nos acquis et de pratiquer des coupes sombres dans ce qui nous a été
inculqué, ce qui est source, naturellement, de douloureux déchirements.
C’est que nous sommes tellement attachés à nos a priori et à nos idées
reçues ou toutes faites ! Mon statut d’autodidacte me préserva de ces
déchirements. L’exploration de territoire intellectuels, pratiquement
vierges – du moins sur les cartes établies par la pensée officielle – me
contraignit uniquement à un changement de vision. En revanche, l’impact
fut considérable puisqu’il m’amena à remettre un cause ce que je croyais
savoir de la littérature, et des arts en général, de l’Histoire et de la
science. En effet, lire ne signifie pas savoir lire. Il
existe un fossé entre le fait de prendre un texte à la lettre et celui
consistant à en dégager l’esprit et ceci s’applique aussi bien aux
textes profanes, qu’aux textes religieux et, encore plus, aux traités
alchimiques. De cet auteur, mentionné précédemment et qui ne désira
léguer à la postérité que deux ouvrages signés du pseudonyme
Fulcanelli, j’ai appris également, et pu vérifier, que l’Histoire
est un mensonge pitoyable et que la Science n’est science qu’à partir du
moment où elle est capable de remettre ses acquits en question.
L’alchimie, bien évidemment, ne se résume pas à la possibilité de
transmuter les métaux pauvres en argent ou en or, ce qui serait
dérisoire et de peu de valeur. De même évoquer la poudre de
transmutation, l’élixir, voire la Pierre philosophale, et leurs effets
supposés ne mène pas bien loin. Ceci est encore plus vrai dès lors qu’il
s’agit de passer à « la pratique », de travailler « au laboratoire » et
c’est, pour avoir mal compris les textes que, nombre de chercheurs se
fourvoient dans des voies qui sont autant d’impasses, et qu’ils se
livrent à des recherches qui, la plupart du temps, s’apparentent
davantage à des procédés archimiques ou spagyriques, brûlant du charbon
ou de l’antimoine – ou autres substances minérales et métalliques – dans
un four. La première question à se poser lorsqu’on s’engage dans la voie
alchimique c’est : « qu’est-ce que je cherche ? » Telle est la question
à laquelle je vais essayer d’apporter une réponse. |
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Les Origines de l’Alchimie et ses supports |
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Certains chercheurs, à commencer par Mircea Eliade, la font remonter à
l’époque des premiers forgerons, présupposant qu’il était nécessaire de
maîtriser le feu. Cette hypothèse de travail ne se justifierait que dans
le domaine concernant la transmutation et non ce qui concerne
l’élaboration de l’élixir ou la Pierre. Quant à la Science, elle avoue
être incapable de dire à quelle époque remonte la maîtrise du feu par
l’Homme. Elle mentionne une fourchette se situant entre 300 000 et
200 000 ans, tout en reconnaissant avoir trouvé des traces de feu dans
une grotte située en Israël et qui remonteraient à 800 000 ans. Or ces
datations posent un problème majeur, celui des témoignages
archéologiques en notre possession. Car, de quelque façon que l’on
retourne le problème, les vestiges nous permettent à peine de remplir 7
à 8000 ans de civilisation continue. Par suite, il faut bien convenir
qu’il existe un blanc difficile à combler. Peut-on conjecturer que des
civilisations se sont succédées et qu’elles disparurent cycliquement à
la suite de quelconques cataclysmes ? Si la Science fait remonter la
présence de l’homo sapiens à environ 30 000 ou 40 000 ans, la
Mésopotamie et Sumer, constituant le berceau de l’Humanité, ne couvrent
que 7 à 8000 ans d’existence.
Par conséquent, en matière d’alchimie mieux vaut partir du « connu »
c'est-à-dire de Sumer. Les fameuses tablettes narrant l’épopée de
Gilgamesh (l’Hercule Babylonien) constituent déjà (vers – 1800) un
texte alchimique. L’argument en est d’ailleurs la quête de
l’immortalité.
Par la suite, toutes les mythologies qu’elles fussent égyptiennes,
grecques, latines, voire celtiques, puis les différentes religions – qui
ne sont que des mythologies plus modernes – furent des véhicules de l’Art
hermétique. Les œuvres du pseudo Homère, celles de Virgile, d’Apulée
et de bien d’autres relèvent de la même approche. Au cours des premiers
siècles de notre ère, toute la région d’Alexandrie fut un creuset en
véritable effervescence. Les différents systèmes de pensée s’y
côtoyaient : Gnose, arianisme, docétisme, etc. Ces sectes s’enrichirent
au contact de l’alchimie et cette dernière en utilisa la pensée en tant
que nouveau véhicule. Elle « fit feu de tout bois » et cela dura jusqu’à
la victoire remportée par la chrétienté sur les « hérésies », à savoir
tous ces courants qui ne pensaient pas comme elle. À noter que ces
« écoles » ne purent être hérétiques par rapport à un courant qui lui
fut postérieur. On ne peut être « hérétique » - au sens péjoratif du
terme – qu’à l’égard d’une pensée antérieure ! Toujours est-il que « la
messe fut dite » et que l’Histoire fut écrite par les vainqueurs… ce qui
est toujours le cas. Contrainte de se dissimuler afin de survivre la
Gnose – terme générique utilisé aux fins de simplification – s’enterra,
infiltra les ordres religieux chrétiens, puis les ordres militaires, à
commencer par celui du Temple, et les corporations ouvrières, créant de
ce fait un mouvement « underground », une contre culture avant l’heure,
une sorte de courant souterrain doublant la culture officielle. Bien à
l’abri des regards, l’alchimie s’empara de toutes les courroies de
transmission : architecture, sculpture, peinture, fables, contes, petite
Histoire, littérature « profane », jeux, comptines et même des locutions
populaires. Elle fut à son apogée au Moyen-âge, à la Renaissance,
perdura au XVIIe siècle et connut son déclin avec la chimie
de Lavoisier, ce qui peut sembler paradoxal puisque la maxime
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme » attribuée à Lavoisier, est simplement la
reformulation d'une phrase d'Anaxagore de Clazomènes :
« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà
existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ». Or
Anaxagore connaissait parfaitement la théorie alchimique, à preuve : « L’intelligence
éternelle qu’est le nõõs mit
un ordre dans le chaos éternel.
Tous les corps, qu’ils soient en or ou en fer, sont donc composés du
même matériau, bref, sont de simples agrégats d’atomes. » Cette théorie
mena à l’élaboration de la théorie atomique de Démocrite.
Le concept du nõõs
fut également repris par Aristote,
mais il préexista chez les égyptiens.
La
Franc-maçonnerie du XVIIIe siècle intégra une partie du
symbolisme alchimique, dont elle avait héritée sans doute des rites
forestiers et de l’illuminisme rosicrucien (1).
Enfin, l’alchimie connut un regain d’intérêt au XIXe et
début du XXe siècle, grâce, notamment, aux textes signés
Fulcanelli, pseudonyme qui masquait la collaboration d’un opératif
et de Pierre Dujols ; Jean-Julien Champagne ayant assuré la partie
illustrations. Champagne avait été l’élève de Jean-Léon Gérôme lequel
avait eu pour élèves – entre autres – Vincent Van Gogh et Toulouse
Lautrec. Ce dernier avait dessiné les premières silhouettes du Théâtre
d’Ombres du Cabaret du Chat Noir dont on sait qu’il abrita le
microcosme alchimique (2).
Quant à Pierre Dujols, il était le dernier descendant des Valois Médicis
et issu en droite ligne du mariage du Duc François d’Anjou – quatrième
fils de Catherine de Médicis – et de Jeanne Adélaïde de Medina Celi (3).
Si, hormis la
parution des « Fulcanelli », le XXe siècle, ne connut guère
de publications majeures en matière d’Alchimie, il vit l’éclosion d’une
littérature populaire, ou non, étonnante, qui en murmura les confidences
à qui savait lire entre les lignes. Le plus étrange fut, qu’en majeure
partie, les livres en question contenaient des allusions bien senties au
Mystère des Cathédrales (1926) et aux Demeures philosophales
(1930) alors que ces deux ouvrages n’avaient pas été encore publiés. Par
conséquent, la seule hypothèse qui puisse être retenue est celle de
notes ayant circulé avant la publication des ouvrages signés Fulcanelli.
Mais qui aurait pu se douter que les aventures d’Arsène Lupin, comme
celles de Rouletabille ou de Chéri-Bibi ou encore le drame flamboyant du Fantôme de L’Opéra, constituaient des véhicules de l’art
hermétique ? Et pourtant ! Le fait même que les auteurs de ces œuvres
se soient nommés Maurice Leblanc et Gaston Leroux aurait
dû susciter des interrogations dans le milieu universitaire. Les œuvres
d’Alfred Jarry et de Raymond Roussel mériteraient également d’être
relues et enseignées à ce niveau. Concernant Roussel, André Breton, dès
1948, dans Fronton virage, avait subodoré le lien à
établir avec Fulcanelli et ses Demeures philosophales.
Plus tard, cet imbroglio hermético-littéraire constitua la clé majeure
des principaux romans de Georges Perec (4),
lequel était un admirateur inconditionnel de Raymond Roussel et ceci
suffit à expliquer cela… (5)
La peinture
constitua également l’un des véhicules majeurs des connaissances
alchimiques. On pourrait citer notamment Archimboldo dont le nom se
traduit par « la soupe ou le potage alchimique ». Les toiles de Jérôme
Bosch, de Leonardo da Vinci, de Nicolas Poussin et de bien d’autres ne
peuvent être comprises qu’à la lumière du symbolisme hermétique. La même
observation s’applique à l’art héraldique, à l’architecture religieuse
et à l’architecture civile, du moins jusqu’au tout début du XXe
siècle pour cette dernière. |
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Alchimie et physique des quantas |
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Que de quolibets
eut à subir l’art d’Hermès depuis le XVIIIe siècle. Le
principal argument que lui opposa la chimie fut que l’unité de la
matière n’existait pas et que dès lors il était impossible de prétendre
transmuter un corps en un autre. Et pourtant, les alchimistes
s’entêtaient. Eux savaient bien que tout, dans la Nature, se transmute
naturellement. Fût-ce pour cette raison qu’ils enrobèrent leur discours
d’un voile impénétrable à qui prendrait la lettre d’un texte pour son
esprit ? Toujours est-il que l’astuce fonctionna et qu’on ne compte plus
les beaux esprits qui se laissèrent prendre à leurs chausse-trapes et
qui lisant les termes Antimoine, Athanor ou fourneau
– pour ne citer que ceux-là – les comprirent au pied de la lettre.
Or ceux qui
s’appelaient entre eux les Laboureurs du Ciel, n’ignoraient pas
qu’une poule était capable de pondre un œuf protégé d’une coquille de
calcaire, même si son alimentation était dénuée des éléments permettant
de fabriquer cette enveloppe protectrice. De même les plantes
transmutent les éléments sans cyclotrons, usant de la photosynthèse et
d’une fusion froide au niveau subatomique.
Au début du XXe
siècle les travaux d’Heisenberg, de Niels Bohr et de leurs amis de
l’école de Copenhague, bouleversèrent considérablement les lois admises
par la physique. Rappelons simplement qu’Heisenberg postula, à juste
raison, que les résultats de toute expérimentation étaient susceptibles
de varier en fonction de la présente ou non d’un observateur, voire de
la qualité de ce dernier. En outre, Heisenberg étendit sa constatation à
l’intervention de paramètres extérieurs, comme la présence ou non de
lumière.
Ces
affirmations sont très proches de celles formulées par les anciens
alchimistes, lesquels soutenaient que la lumière du jour pouvait
constituer un obstacle lors de certains de leurs travaux. Plus
étonnant, la physique quantique adopte des accents métaphysiques. Il
suffit pour s’en convaincre de lire la définition que donne David Bohm
de la matière : « La matière n’existe pas, elle n’a qu’une propension à
être » et d’ajouter : « la matière est un événement devenu tangible, un
comportement rendu sensible. » Autant dire que la matière, telle que
nous l’appréhendons à l’aide de nos sens objectifs et limités, est une
aberration sensorielle, une illusion, terme qui résonne étrangement avec
la conception Hindouiste du monde. Louis de Broglie, de son côté,
concluait que la matière était sans doute de la lumière condensée, à la
fois de nature corpusculaire et ondulatoire.
Ce sont ces
caractéristiques d’une « matière » dont la réalité est fluctuante et où
les « choses » n’existeraient qu’a priori qui font de l’alchimie
ce qu’elle est. Cette notion d’a priori nous renvoie à la
philosophie de Platon puis à celle de Kant et au monde des noumènes
et des phénomènes, celui de l’intangible et du sensible. Encore
faut-il savoir que le mot « noumènes » provient du grec nooumena (réalité
intelligible) dérivé de noûs, intellect, esprit, pensée, soit
comme principe, soit comme faculté. Cependant, le terme noûs
désigne aussi l’Esprit qui, comme l’Aiôn, est une sorte de
fantôme descendant du ciel et y remontant, puis redescendant en un
ballet incessant. Ce fut à partir de cet Aiôn, mentionné dans les
textes gnostiques, que la chrétienté inventa le « fils de Dieu
incarné », destiné à souffrir sur la croix afin de racheter les
péchés du Monde. Et cette fiction n’a que peu à voir avec la religion
Enfin, et pour établir le lien entre les données récentes de la physique
et l’alchimie, il est nécessaire de garder présent à l’esprit que l’espace
et le temps sont les bornes entre lesquelles se situe la
matérialité. Sans elles, il nous serait impossible de nous situer et
d’exister. Or, il existe un « état » au cours duquel ces limites se
trouvent abolies. C’est cet « état » qui fit écrire à Fulcanelli :
« Celui qui n’a pas vu l’œuvre en esprit, ce n’est pas la peine qu’il
dépense ni son temps, ni son huile (6) ».
De quoi s’agit-il ? |
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Alchimie et révélation |
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Avant d’aller
plus loin, il nous faut répondre à la question fondamentale précédemment
évoquée : que cherchons-nous ? Et où le chercher ?
Ce point
capital, ne saurait être découvert dans la vie et ses manifestations,
puisque ces dernières nous sont connues et observables, mais bien plutôt
dans la mort entraînant la décomposition de la matière. Elle seule est
capable de nous renseigner sur les causes dont la vie nous montre les
effets. Si le mystère du berceau est également celui de la tombe, c’est à la mort seule qu’appartient l’avenir. Le plus grand secret du
monde réside dans la dissolution des corps. Ne faut-il pas que le
grain se putréfie en terre si nous souhaitons obtenir une récolte ? Or,
si la chimie est la science des faits, l’alchimie est celle des causes.
L’objet de l’alchimie n’est pas d’étudier les corps naturels mais de
comprendre la nature du mystérieux dynamisme qui préside à leurs
transformations. C’est ce dynamisme que nous allons « traquer ». Pour ce
faire, il est important de connaître la définition que donna Fulcanelli
de l’alchimie. Selon lui, il s’agit « de la permutation de la forme par
la lumière, le feu ou l’esprit. » Cette lumière, ce feu, cet esprit,
c’est lui que les textes désignent sous le nom de Mercure des Sages
ou de Mercure universel et qui, tel un Fregoli ou Arsène
Lupin, change d’apparence et de nom en fonction des circonstances et
des phases de l’œuvre. Non sensible, de nature ondulatoire, il va se
densifier jusqu’à se matérialiser, adoptant tour à tour les noms de
mercure, soufre et sel, ce dernier n’étant que le « mercure » ou esprit
coagulé (7).
Ces trois termes désignent respectivement l’Esprit, l’âme et le corps,
constituant le ternaire des religions.
Au IVe siècle,
le gnostique, Zosime, déclarait « l’Alchimie est un
mystérion (un mystère de l’esprit) au cours duquel l’âme gravit les
degrés de l’échelle mystique… » Cette définition n’est pas sans évoquer
le songe de Jacob. Zozime associait le « fils de Dieu » à la pierre
philosophale. Vers 1330, sous le voile d’une parfaite orthodoxie
catholique, Petrus Bonus, déclarait comme chose bien connue « des
anciens Philosophes de cet art, qu’une vierge devait concevoir et
procréer », ajoutant que cela fut fait « dans le Christ Jésus et sa
vierge Mère ». Le Hongrois Nicolas Melchior composa au début du XVIe
siècle un office alchimique au cours duquel le Christ était
invoqué comme « la pierre bénie de la pratique de la science ». L’Arabe
Espagnol du XIIe siècle Moyyidin ibn arabi se montre tout
aussi expressif : « L’alchimie est une science naturelle, spirituelle et
divine ; nous la déclarons en effet science divine du fait qu’elle
apporte la stable harmonie, entraîne la descente épiphanique, et
l’intime solidarité entre les êtres, et aussi par le fait qu’elle
apprend à connaître les noms divins qu’affecte le Nom Unique, selon la
haute diversité des concepts métaphysiques des alchimistes (…) Son
pouvoir souverain réside dans la transmutation ; je veux dire dans les
changements d’état qu’affecte la Source Unique. »
La clef première réside donc dans le fait que le Philosophe soit
gratifié d’un Songe, un rêve fait en état de veille. C’est de cette
vision transcendantale dont il est question aussi bien dans Le Songe
de Poliphile que dans le Roméo et Juliette de Shakespeare.
Notons au passage que Roméo signifie Pèlerin, depuis qu’en
l’an 1300 les pèlerins se rendant à Rome, pour les fêtes du Jubilée,
répétaient : Romam eo (je vais à Rome). Certains de ces pèlerins
« Roméi » furent qualifiés de Buon Roméo, en raison du
fait qu’ils aidaient les plus pauvres à gagner Rome en leur prêtant
assistance. D’ailleurs, et afin de lever toute ambigüité, Juliette
désigne Roméo sous le nom de « Good pilgrim » (bon pèlerin). Or
Pèlerin est le terme qui sert parfois à qualifier la matière
première de l’œuvre, l’agent, le Mercure – à ne pas confondre
avec la première matière, le sujet -. Ce Mercure ou Pèlerin, c’est lui
qui se trouve emblématisé par le Mat du jeu de Tarots. Ce noûs, Aiôn,
mercure ou pèlerin est encore dénommé Spiritus mundi et les
catholiques en ont tiré le Saint Esprit. Cela explique pourquoi
Jésus, contre toute logique, déclare « Quiconque dira une parole contre
le Fils de l’Homme, il lui sera pardonné, mais à celui qui aura
blasphémé contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pas pardonné. (Luc,
12,4-7) conforme aussi à Mat.12,31-37. L’Esprit Saint est issu du
rayonnement solaire polarisé par la surface lunaire. Or les textes n’ont
de cesse de répéter que le Mercure suffit pour commencer l’œuvre
et l’achever. De même ils insistent sur le fait que l’œuvre se fait
d’une seule matière, d’un seul vase et avec un seul fourneau. En réalité
ces trois termes ne désignent qu’une seule et même chose que les
philosophes nomment tantôt leur eau, tantôt leur feu : le Mercure,
l’Esprit. On comprend mieux dès lors pourquoi Pascal – qui semble-t-il
assista à une transmutation si l’on en croit le testament scapulaire
découvert dans la doublure de son habit – mentionna « la Grâce
nécessaire ou suffisante ». Obtenir la Grâce, l’Esprit Saint, équivaut à
être gratifié du Don de Dieu. Tout ceci est résumé sur nombre de
monuments que les historiens prétendent avoir été construits à la
demande du roi Henri II pour sa maîtresse Diane de Poitiers. On y voit
en effet le monogramme du roi entrelacé avec le double D de cette
dernière. Or cette affirmation n’est pas crédible puisque ce symbole
figure également sur l’observatoire (Halles de Paris) que Catherine de
Médicis fit élever pour son astronome Cosimo Ruggieri. Un tel hommage
aurait été d’une rare complaisance compte tenu de la situation. Plus
vraisemblablement, ce H, comme l’êta des grecs, se voulait la notation
de l’Esprit, quant aux deux D – dont l’un est figuré inversé – ils
étaient sans doute destinés à évoquer deux phases lunaires différentes. |
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Du
Vitriol, du Lyon Verd, de l’Antimoine à Peter Pan et Robin Hood |
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Bien que les expressions
« Vitriol », « Lyon verd » et « Antimoine » puissent désigner plusieurs
choses, sur le fond elles font référence au même élément. La Table
d’Émeraude se montre très expressive sur cette question. Il y est bien
dit que le Soleil en est le Père et la Lune la Mère. Mais pourquoi le
texte ajoute-t-il que le vent l’a porté dans son ventre ? La solution se
trouve dans la parfaite compréhension du mot Vitriol. Dire comme
certains étudiants en alchimie ou comme les Francs-maçons que ce terme
est l’anagramme de « l’or y vit » ou qu’il s’agit d’un condensé de
l’injonction « Visite l’intérieur de la Terre et en rectifiant tu
trouveras la Pierre » ne nous apprend rien. En revanche si nos
investigations sont menées à partir du mot « Terre », le problème avance
singulièrement. En effet l’intérieur du mot en question est « erre », ce
qui phonétiquement, en rectifiant cette sonorité nous livre un
nouveau mot : « air », ce qui est en accord avec la Table d’émeraude.
L’alchimie est
indissociable des rythmes naturels et notamment des cultes liés à la
fertilité, à la renaissance de la nature, aux fêtes du mois de mai (mois
consacré à Maia la mère d’Hermès). Au printemps, la nature en sommeil,
se réveille, elle reverdit. Dans le domaine de la littérature et
des traditions populaires, Peter Pan et Robin Hood, se
caractérisent par des vêtements verts. Peter Pan, vole comme Hermès et
il règne sur la terre, l’eau et les airs. Son nom est particulièrement
parlant puisqu’il signifie textuellement la pierre universelle,
ce qui est un synonyme de pierre philosophale. Quant à Robin
Hood, vêtu de vert, il se bat comme un lion contre
l’envahisseur normand. En outre, il est l’ennemi des gens d’église,
autant dire un anti moines. Et n’est-il pas insaisissable comme
le vent ? Héros solaire il est toujours figuré avec
l’attribut d’Artémis ou Diane, l’arc lunaire. Mais n’est-il pas
curieux que Robin des Bois se soit nommé primitivement Robin Hood
(capuche ou capuchon) ? En argot des Cornouailles, un robin est
une verge au capuchon ôté, un phallus. Or les anciens philosophes
ne se privaient pas de jouer sur la proximité phonétique de phallus et
de phalos, lumière au sens de connaissance. |
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Du sujet
de l’art… |
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Après avoir longuement
parlé de l’agent, il convient de dire quelques mots du sujet. Comme la
plupart des chercheurs, je me suis longtemps laissé abuser par le sens
apparent des textes et j’ai focalisé mon attention sur les minéraux et
les métaux. Or quand on souhaite faire du pain on ne prend pas du
froment ou du pain déjà cuit, mais de la farine, faite de grain et
travaillée. On nous dit aussi que cette « matière » les pauvres comme
les riches en disposent. Il s’agit donc de quelque chose de très courant
et certainement pas des minerais ou des métaux. L’Ancien Testament
ne dit-il pas que l’Esprit de Dieu planait sur les eaux ? Quant
au Nouveau Testament n’assure-t-il pas qu’au baptême d’eau
de Jean doit succéder le baptême de feu ou d’esprit de son
successeur ? De même, ne vit-on pas les Templiers obéir à une première
règle et être baptisés d’eau avant de se tourner vers une seconde, celle
de Maître Roncelin, descendant des princes des Baux de Provence ? Or
cette seconde règle fut intitulée Le baptême de Feu.
Tout ce qui est, qu’il
s’agisse de l’Homme ou de la planète est constitué d’environ 75% d’eau,
laquelle dans son essence, comme tout corps, se trouve composée de
lumière ou de dynamisme vibratoire. |
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Conclusion |
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La Geste de Robin Hood est
au Moyen-âge ce que furent les mythes grecs à l’Antiquité. Au sel
attique (d’Athènes), c’est-à-dire la fine plaisanterie, répond en
écho le rire ironique des faiseurs de légendes. En effet – mais qui s’en
souvient ? – en vieux français un archer se disait arquois. Par
suite d’un cuir, d’une faute de liaison, ce terme se transforma en
narquois, celui qui décoche des traits – ou des flèches –
d’esprit ! A cette même étymologie se rattache le terme carquois,
l’étui contenant les flèches.
Ainsi s’achève ce long
exposé, destiné aux Actes du Colloque, et par lequel je souhaite
remercier les organisateurs et les intervenants de me faire l’honneur de
bien vouloir m’accueillir au sein de leur docte assemblée. |
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ANNEXE 1 - Les ancêtres de Pierre Dujols de
Valois |
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Le libraire Pierre Dujols
fut assurément l’un des deux rédacteurs des ouvrages signés
Fulcanelli. Pierre Dujols avait un frère aîné, Antoine. Les Dujols
étaient issus de la lignée du dernier fils de Catherine de Médicis :
François d’Anjou. Pour l’Histoire officielle, la lignée des Valois
s’éteignit avec Henri III, auquel succéda Henri de Navarre sous le nom
d’Henri IV. Ce dernier régna au détriment d’un Valois. Le nœud gordien
de cette affaire réside dans les faits suivants. Les décès successifs de
François II, Charles IX et Henri III, issus tous trois du mariage de
François II et de Catherine de Médicis, auraient dû porter sur le trône
leur dernier frère, François de Valois, duc d’Anjou et d’Alençon si
celui-ci n’était décédé prématurément en 1584, soit cinq ans avant Henri
III. Toutefois, François de Valois ne mourut pas sans descendance. En
effet, le 12 avril 1575, il avait épousé Jeanne Adélaïde, duchesse de
Medina Coeli. De ce mariage naquit Philippe-François de Valois, duc
d’Anjou et d’Alençon, qui se maria en 1621 avec Marie-Anne, duchesse
d’Arcas. Philippe-François n’aurait pu faire valoir ses droits à la
couronne de France en temps opportun. Par suite, ce fut Henri de Navarre
qui monta sur le trône. Les Bourbons succédaient aux Valois. Pour autant
la race n’en était pas éteinte.
Le 25 octobre 1879,
Antoine Dujols, frère aîné de Pierre, le libraire érudit supposé grand
ami de « Fulcanelli », publia, à Marseille, une plaquette intitulée
Valois contre Bourbons réfutant les prétentions du Comte de Chambord
et faisant valoir ses droits, titres et documents à l’appui. À la
lumière de ces explications, on comprend mieux pourquoi l’homme, qui
dissimula son identité sous le pseudonyme de Fulcanelli, témoignait
beaucoup d’affection à son ami et « complice ». Par suite de son
ascendance – les Medina Coeli – Pierre Dujols avait pour ancêtre celui
que l’Histoire connaît sous le nom de comte de Saint-Germain! |
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ANNEXE 2 - Les Medina
Celi, une famille clef des dynasties européennes |
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Au sujet des Medina Coeli
– ou Celi –, il faut savoir qu’ils appartenaient à l’une des grandes
familles de Madrid et que l’étude de leur descendance nous vaut une
singulière découverte. Les Medina Coeli étaient les héritiers d’Alphonse
X de Castille, dit Alfonso el Sabio (Alphonse le Savant). Né à Tolède en
1221, mort à Séville en 1284, Alphonse X fut roi de Castille et de Léon
(1254-1284). Il fut également empereur germanique (1267-1272). Alphonse
X doit d’être connu à son œuvre culturelle, laquelle résume les divers
courants, chrétien, arabe et juif, de la civilisation espagnole du XIIIe
siècle. Il mit à jour un énorme travail de compilation et est considéré
comme le fondateur de la langue nationale, le castillan, qu’il contribua
à fixer. Écrivain et poète, il fut l’inspirateur de la Crónica
General – premier essai d’une histoire de l’Espagne. Astronome, il
fit dresser les tables Alphonsines (1252). Son œuvre fondamentale
est un code des lois : Las Siete Partidas. On lui doit ces
quelques lignes relatives à l’Alchimie : « Tous les minéraux
renferment le germe de l’or. Ce germe ne se développe que sous
l’influence des corps célestes et, une fois ce germe passé à l’état
parfait d’or, on peut l’obtenir par l’intermédiaire d’un extracteur
particulier. »
Les Medina Coeli
descendaient d’Alphonse X par son fils Ferdinand. Alphonse X, eut
plusieurs enfants de son mariage avec Yolande d’Aragon, dont Ferdinand,
qui épousa Blanche, la fille de Saint-Louis. C’est en faveur de
Ferdinand que Saint-Louis renonça à ses droits sur la couronne de
Castille qu’il tenait de sa mère. Cette branche est dite de la Cerda.
Elle compta, notamment, Alphonse et le fils de ce dernier Louis, roi
des Canaries et amiral de France. Celui-ci fut le père d’Élisabeth de la
Cerda, femme du bâtard de Foix (le fils de Gaston III Phoebus) créé duc
de Medina Coeli, en 1367. La descendance des Medina Coeli s’éteignit en
Espagne en 1958.
La branche de la Cerda,
héritière du trône, occupé par Alphonse X, se trouva spoliée de ses
droits à la couronne par Sanche IV, frère de Ferdinand. Sanche dépouilla
Alphonse, fils de Ferdinand et héritier direct d’Alphonse X, d’où le
surnom de El Desdichado qui lui fut attribué (8).
Quant à Alphonse XI, il était le petit fils de Sanche. De lui fut issue
la lignée des Cabrera, les Amirantes de Castille.
Parmi les autres enfants
d’Alphonse X nous trouvons une Béatrix qui se maria avec Guillaume VII, marquis de Montferrat et Jean seigneur de Valence, qui
épousa Marguerite de Montferrat. Le nom des Montferrat,
comme celui des Medina Coeli et des Cabrera, est à retenir, car il ne va
tarder à s’intégrer dans ce puzzle historique.
Revenons à la branche des
spoliateurs, celle de Sanche. Son petit-fils, Alphonse XI, fils de
Ferdinand IV et de Constance de Portugal, épousa Marie, fille d’Alphonse
IV, roi du Portugal. Il eut deux fils : Ferdinand, mort jeune, et Pierre
le Cruel qui lui succéda. De sa maîtresse, Eléonore de Guzman, dame de Medina-Sidonia, veuve de Jean de Velascos, Alphonse XI eut des jumeaux.
Le premier de ces enfants bâtards devint Henri de Transtamare (9)
et tua Pierre le Cruel en 1368. Il prit sa place sur le trône de
Castille, grâce à l’appui de Bertrand du Guesclin, et fut la tige d’où
sera issue la lignée des rois catholiques et Charles Quint, c’est-à-dire
les branches d’Espagne et impériale de la maison d’Autriche.
Le second des jumeaux,
Frédéric de Transtamare, grand maître de l’ordre de
Saint-Jacques-de-l’Épée, massacré à Séville par les séides de Pierre le
Cruel, fut le rameau d’où sont sortis légitimement et masculinement les
Cabrera, Amirantes de Castille. À ce stade, nous constatons que les
Medina Coeli et les Cabrera possédaient des origines royales et étaient
cousins. Le fils cadet de Frédéric, Alphonse Enriquez, reçut la charge
héréditaire d’Amirante de Castille le 4 octobre 1405, des mains du roi
Henri III de Castille. Cette charge lui conférait « droit de
juridiction, rentes et droits, et facultés d’avoir des agents dans les
ports de mer... »
Le second Amirante,
Frédérique Enriquez, premier comte de Melgar, maria en secondes noces sa
fille Jeanne à Jean III, roi de Navarre et d’Aragon, laquelle Jeanne fut
la mère de Ferdinand le Catholique, mari d’Isabelle, reine de Castille,
dont la fille Jeanne la Folle fut la mère de Charles Quint. Ferdinand
Enriquez de Cabrera, cinquième Amirante de Castille, fut fait duc de
Rioseco par Charles Quint en 1520.
Jean III avait eu d’un
premier lit, avec Blanche de Navarre, fille de Charles III, une fille,
Eléonore, laquelle épousa Gaston IV, comte de Foix. Le fils d’Eléonore,
Gaston, comte de Castelbon, se maria à Madeleine de France, fille de
Charles VII qui donna naissance à Catherine de Foix, la mère de Henri
d’Albret, l’aïeul du futur Henri IV, roi de France... celui-là même
qui régna au détriment du descendant d’un Valois-Médicis et d’une Medina
Coeli, ce qu’occultent les manuels historiques et, par conséquent, est
ignoré du public. (Voir plus loin)
Le onzième et dernier Amirante de Castille, Jean-Thomas Enriquez de Cabrera, duc de Rioseco,
comte de Melgar était, outre les origines que nous lui connaissons,
allié deux fois à la Maison de France, d’abord par Anne d’Autriche,
fille de Philippe III, épouse de Louis XIII, et sixième petite-fille de
Frédéric de Transtamare, premier Amirante de Castille et, ensuite, par
Anne-Marie-Thérèse d’Autriche, fille de Philippe IV, mariée à Louis XIV,
et septième petite-fille de ce même Amirante. Quant au père de
Jean-Thomas-Enriquez, Jean-Gaspar Enriquez, il était allié, par son
mariage avec Elvire de Tolède-Ossorio, aux Médicis. En effet, Eléonore
de Tolède, fille de Fernando-Alvarez de Tolède, le fameux duc d’Albe,
vice roi de Naples, épousa Cosme 1er de Médicis, en 1539. Par
conséquent, le dernier Amirante de Castille était uni aux rois d’Espagne
et du Portugal, aux empereurs d’Allemagne, à la Maison de France
et aux Médicis, en Italie.
En 1691, à la mort de son
père, le comte Jean-Thomas hérita du titre d’Amirante de Castille. En
1697, il perdit sa femme, sœur du duc de Medina Coeli. Il se remaria
avec Anne-Catherine de la Cerda, fille de Jean-François, huitième duc de
Medina Coeli. Ce mariage marqua le sommet de sa puissance et lui créa de
solides inimitiés. Il fut victime de menées visant à le faire exiler.
L’Amirante était le personnage le plus influent et le plus puissant
d’Espagne, après le roi Charles II, ainsi que vous le savez après avoir
pris connaissance de sa biographie. Qu’il suffise de rappeler que sa
seconde épouse mourut en 1698. À dater de ce moment, il semblerait que
l’Amirante ait jeté son dévolu sur Anne-Marie de Neubourg, épouse de
Charles II roi d’Espagne. À la mort de son royal époux, Anne-Marie
aurait cédé aux avances de l’Amirante dont elle partageait l’amour. Pour
surprenante qu’elle soit, cette hypothèse a le mérite d’éclairer
certaines des zones d’ombre qui entourent la personnalité du noble
voyageur qui fut reçu à la cour de Louis XV, lequel se comportait avec
lui « comme envers un cousin ». Une telle filiation serait en
accord avec ce que le comte disait de lui-même, à savoir qu’il
descendait d’un grand d’Espagne. Cette déclaration correspondait avec
les confidences faites par des contemporains du comte. En admettant que
le comte de Saint-Germain ait été le fils de l’Amirante de Castille,
cela expliquerait sa fortune d’origine inconnue, sa grande culture et
ses connaissances dans l’art de rendre aux pierres précieuses
imparfaites leur perfection. L’Amirante de Castille ayant des agents
dans les ports de mer, le comte disposait d’une source importante de
revenus dont il pouvait disposer par le jeu des écritures bancaires. Si
Saint-Germain naquit véritablement en 1698, il fut effectivement âgé de
sept ans à la mort de son père, survenue en 1705, ainsi qu’il le confia
à des proches. Il est probable qu’il fut contraint de fuir. En effet,
avant sa mort, l’Amirante projetait de substituer l’Archiduc d’Autriche
à Philippe V sur le trône d’Espagne. Il avait eu le projet d’entrer
militairement en Castille et en Andalousie.
L’année 1700 fut tragique
pour l’Espagne. Charles II, souverain qui n’était plus qu’un pantin, se
mourait et il n’y avait aucun prétendant au trône. La lutte pour
l’hégémonie se renforça entre l’Autriche et la France. La France
l’emporta, grâce aux menées du cardinal Portocarrero. Le traité, rédigé
dans le plus grand secret, par le secrétaire d’État Antoine de Ubilla,
fut soumis à la signature du roi le 20 octobre, à midi, au Buen-Retiro.
Charles II mourut le Ier novembre, à trois heures de
l’après-midi. Ainsi disparut un roi qui, selon le mot de Victor Hugo ne
« fut pas une
figure, mais une ombre ».
Le duc d’Anjou monta sur le
trône sous le nom de Philippe V. L’Amirante se rallia au nouveau roi et,
en dépit de l’opposition du cardinal Portocarrero, fut nommé
ambassadeur extraordinaire auprès de Louis XIV. Mais l’archevêque de
Tolède réduisit sa charge à celle d’ambassadeur ordinaire. L’Amirante,
considérant cette nomination comme un exil, prépara son départ, non sans
avoir dit son fait à Portocarrero, à la reine Marie-Louise, femme de
Philippe V et au roi lui-même. Cela se passa en 1702. La reine
douairière Marie-Anne, qui avait été contrainte de quitter Madrid avant
l’Amirante par suite de l’hostilité de l’archevêque de Tolède, s’en
plaignit à Philippe V. Selon L’Histoire politique et
amoureuse du cardinal Portocarrero
(1710) la reine ayant refusé d’appartenir au cardinal, ce dernier se
vengea en ralliant le camp français. Philippe V répondit à Marie-Anne
qu’elle n’avait qu’à choisir une des villes d’Espagne parmi celles qu’il
lui proposerait. Malgré cela, la Reine douairière fut finalement
reléguée à Tolède par le cardinal.
Pendant ce temps,
l’Amirante s’efforçait de reculer son départ. Accompagné du jésuite
Cienfuegos, de plusieurs gentilshommes ayant sa confiance et d’un
enfant, il se mit en route le 13 septembre 1702. Il emporta ses
pierreries et mit en lieux sûrs l’argent dont il disposait, faisant
transférer des sommes importantes dans les banques de Venise, Gênes et
Amsterdam. Il possédait en outre au moins100 000
écus de rentes en fonds de terre en Espagne et en Sicile. Comme il
approchait de la Navarre, il emprunta des routes détournées et gagna la
frontière du Portugal, avant que la nouvelle de sa fuite ne soit
transmise à Madrid. Une fois à Lisbonne, il donna son soutien au parti
de l’empereur et à la maison d’Autriche. À Madrid le cardinal
Portocarrero et Madame des Ursins, la camarera-major de la reine, se
montèrent les plus acharnés contre l’Amirante. Après son procès (août
1703), le comte de Melgar fut condamné à mort par contumace et ses biens
furent confisqués, ce qui provoqua l’indignation de la noblesse et du
duc de Médina-Céli qui protesta et s’écria : « On ne doit pas traiter
de la sorte des gens comme nous. » L’Amirante répondit de Lisbonne
par un manifeste dans lequel il dénonçait la bassesse de l’archevêque de
Tolède et la duplicité de Louis XIV, qui réduisait l’Espagne au rôle de
puissance satellite de la France. Ce manifeste déclencha la guerre
civile en Espagne. L’empereur Léopold Ier, sur les conseils
de l’Amirante, abdiqua ses droits en faveur de son fils, l’archiduc
Charles, lequel débarqua à Lisbonne et fut proclamé roi d’Espagne sous
le nom de Charles III, avec l’appui des armées et escadres de
l’Angleterre, du Portugal, de la Hollande et de l’Autriche.
En dépit de son habilité politique, l’Amirante ne parvint pas à faire
adopter ses préférences, concernant l’Autriche, par l’archevêque de
Valence. Si cela avait été, il eût été en mesure de porter l’archiduc au
trône d’Espagne. L’Amirante, jouit d’une grande faveur auprès du conseil
de Lisbonne où l’on cultivait l’espoir que ses amis en Espagne le
suivraient. Mais, comme rien ne se produisit, il se retrouva en butte
aux critiques. Le peuple en fit le responsable de la guerre. L’archiduc,
de son côté, s’impatientait. Bien que blessé par le peu de confiance que
lui témoignait l’archiduc, l’Amirante leva, à ses frais, un régiment de
cavalerie et lui donna la livrée des rois de Castille. Ses attaques
répétées inquiétaient Philippe V. L’Amirante comptait entrer en Castille
par l’Andalousie. Cette proposition fut rejetée. L’Amirante exprima,
alors, l’intention de rejoindre l’armée d’Estramadure. L’archiduc donna
son accord sans empressement et encore parce que le roi du Portugal l’y
incita. Lors de son arrivée à Estremoz, frappé d’une attaque
d’apoplexie, l’Amirante rendit l’âme le 21 juin 1705. Son corps fut
embaumé et mis, provisoirement, dans l’église des Hiéronymites à Bélem,
laquelle était le lieu de sépulture des rois du Portugal.
Mais où l’enfant proscrit
trouva-t-il refuge ? Selon le baron de Gleichen, qui conforte les dires
du prince de Hesse Cassel, il devint le protégé de Jean-Gaston de
Médicis, à Florence. Très versé dans l’étude des langues, ce dernier
connaissait le toscan, le latin, l’anglais, l’allemand, le bohême, le
français, l’espagnol et le turc. Il avait, de plus, des connaissances
scientifiques et était un excellent musicien. Jean-Gaston de Médicis
avait disposé des meilleurs éducateurs, grâce à son père. En outre, le
dernier des Médicis était devenu l’oncle de Marie-Anne de Neubourg par
le mariage de sa sœur Anne de Médicis avec l’Électeur Palatin, Guillaume
de Neubourg, frère de Marie-Anne. Marie-Anne de Neubourg fut-elle, ainsi
que le supposait Chacornac, la mère du comte de Saint-Germain ? Si cela
était, il se serait agi d’un bâtard, à moins qu’un mariage secret n’ait
été contracté avec l’Amirante. Dans ce cas, cela se vérifierait au sein
de ses armoiries, puisque, l’héraldique mentionne la bâtardise et
comporte des pièces, dites honorables, qui l’excluent. C’est donc le
moment d’aller voir ce que nous murmurent ces armoiries. |
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ANNEXE 3 - Les
armoiries du comte de Saint-Germain |
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Gérard de Nerval
écrivait que : « La connaissance du blason est la clé de l’Histoire
de France ». Il aurait pu ajouter qu’elle était aussi celle de
l’Histoire de l’Europe. S’appuyant sur les travaux de Bernhard
Koerner, René Alleau, dans l’enquête bibliographique et historique qu’il
rédigea en préface de la Très Sainte Trinosophie, ouvrage
d’Alchimie attribué au comte de Saint-Germain, ainsi que nous l’avons
déjà dit, tenta une lecture du blason de ce dernier:
« ... Germain peut être
blasonné d’une écharpe rouge et d’or, soit d’Or à la Fasce de Gueules,
s’il est lu Ger-man. En effet ger blasonne sur jahr et sur
wahr et main sur mond et sur mann... »
Plus avant, René Alleau
explique que l’écharpe ou la fasce entourait la taille du combattant à
la guerre, en manière de ceinture. Il ajoute que cette fasce était de
Gueules car elle avait été teinte, symboliquement, par le sang répandu
par les héros de la famille et qu’il s’agissait donc d’une pièce
honorable entre toutes. Plus intéressant, encore, Monsieur Alleau fit la
réflexion suivante : « Symboliquement, cette ceinture est aussi celle du
Zodiaque et des signes de l’année : jahr,
blasonnée selon Koerner, par ger.
Le sang qui la teint, alors, est celui du soleil ou du Coeur du Monde :
ker
, dont la couleur rouge marque la perfection. Mais de même que le
guerrier, image du soleil, verse son sang dans la petite guerre sainte,
l’initié, vainqueur du combat spirituel qui est la grande guerre sainte,
devient, par sa victoire un homme véritable :
Wahrman.
Ce faisant, il est l’image du Dieu du Ciel ou du Soleil, comme la Lune
reflète la lumière de l’astre du Jour. Il est l’image de l’Or vrai comme
elle est celle de la vraie lumière qui luit dans les ténèbres du
monde inférieur... »
Cette analyse du blason du
comte de Saint-Germain comporte nombre de réflexions intéressantes mais,
pour autant, ne nous renseigne guère quant à l’identité de celui qui en
fut le titulaire. L’énigmatique comte de Saint-Germain n’aurait-il pas
livré son état civil, dans ce blason, de façon plus précise ? |
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ANNEXE 4 - La lecture du blason du
comte de Saint-Germain |
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Comme nous le rappelle
l’argot, ce langage si imagé, en usage dans le peuple, les termes blason et blaze
(le nom) sont proches parents. D’ailleurs, contrairement à ce que
prétendent les dictionnaires, il est probable que l’étymologie du mot
blason
ainsi que de blazer
ne soit pas
redevable à l’anglais to blaze (flamboyer), dont on ne voit
pas bien quel pourrait être le rapport, mais bien à l’ancien français
bléser,
dérivé de blois
(bègue) et ayant
donné blèsement
(zézayer). Nous sommes donc en présence d’un langage ne s’exprimant pas
nettement, ce qui est le cas des armoiries dites chantantes ou
parlantes. Le propre des armoiries parlantes est de livrer le nom de
leur propriétaire. La lecture s’en fait par le rébus ou la charade,
parfois par le biais d’à peu près phonétiques. Les armoiries du comte de
Saint-Germain ne dérogent pas à cette règle. Nous sommes en présence
d’un champ uni d’or, lequel équivaut à un ciel
sur lequel se greffent des partitions qui équivalent à des planètes.
En l’occurrence, dans le blason qui nous occupe, nous avons une fasce de gueules,
dont la caractéristique est d’être une pièce honorable. Par conséquent,
ladite pièce honorable dément formellement l’hypothèse d’une quelconque
bâtardise. Cette pièce, ou fasce, ceinture le champ
ou ciel
en son milieu et peut donc livrer la lecture medina coeli :
« le milieu du ciel ». Saint-Germain usa donc du nom de sa famille
maternelle et, parfois, du titre de Marquis de Montferrat, auquel il
avait droit de par ses ancêtres, mais également de par son père à qui
ce titre avait été concédé. L’or de ce blason pourrait bien faire
référence à l’or des armoiries de Castille. Quant au « de gueules » ou
rouge, faut-il y voir une référence au blason de Navarre ? Ce dernier
point expliquerait pourquoi Louis XV qualifiait Saint-Germain de
« cousin ». Louis XV était un bourbon, comme Henri IV, le Navarrais,
dont les ancêtres d’Albret furent ceux de l’Amirante, père du comte! |
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Conclusion … définitive. |
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Au sein de ce dossier inédit, nous avons échafaudé une série
d’hypothèses étayées à partir de données historiques et des confidences
des proches contemporains du comte de Saint Germain qui, toutes,
convergent vers une solution unique de l’énigme. Lesdites hypothèses
semblent fortement corroborées par la lecture de ses armoiries. Notre
intime conviction est que le mystérieux, savant et richissime noble
voyageur qui sillonna l’Europe au XVIIIe siècle était le fils
de l’Amirante de Castille et d’une de ses épouses légitimes apparentée à
la plus haute noblesse espagnole. Est-il possible d’aller plus loin dans
la démonstration ? La réponse est oui et il est étonnant qu’aucun
historien patenté – ou non – n’ait relevé ce qui suit. L’Amirante ayant
choisi l’exil, partit le 13 septembre 1702, pour le Portugal. Il aurait
été accompagné d’un enfant, sans indication d’âge. Selon Saint-Simon, il
se serait agi de son bâtard. Il est le seul mémorialiste à formuler
cette hypothèse ; tous les autres chroniqueurs prétendent que cet enfant
était le neveu du proscrit. L’Amirante décéda le 21 juin 1705.
Qu’advint-il de l’enfant ? Les historiens se montrent muets sur ce
point. Il est probable, compte tenu de la situation critique, qu’il dut
s’enfuir afin d’échapper au sort meurtrier qui pesait sur sa tête. Ceci
est à rapprocher des confidences livrées par Saint-Germain et rapportées
par Madame de Genlis : « …Tout ce que je puis vous dire sur ma
naissance, c’est qu’à sept ans j’errais au fond des forêts avec mon
gouverneur… et que ma tête était mise à prix !... » Mais parle-t-il
de sa fuite en compagnie de son père (1702) ou de celle qu’il aurait été
contraint de prendre en 1705 ? Toujours est-il que cela ne cadre pas
avec les déclarations du prince de Hesse, lequel prétendait que le comte
avait 88 ans quand il vint le voir, en 1779, à Schleswig, puis il
ajoute : « …il en avait 92 ou 93, lorsqu’il mourut en 1784. » Si
nous nous en tenons à ces dates, cela situerait la naissance de
Saint-Germain entre 1691 et 1692. On sait que le Prince de Hesse en
prenait à son aise avec « ses souvenirs », soit parce qu’il avait la
mémoire qui flanchait, soit parce qu’il jugea prudent de « noyer le
poisson » en jetant un voile pudique sur ce qui aurait permis de
retracer l’état civil de son ami. En outre, les historiens ne
mentionnent aucun enfant légitime qui soit né des deux mariages de
l’Amirante. Par suite, Paul Chacornac, dans sa thèse voisine de la
mienne, se vit obligé d’émettre l’hypothèse d’un enfant adultérin conçu
par Marie- Anne de Neubourg, ce qui est démenti par les armoiries de
Saint-Germain, lesquelles comportent une pièce honorable excluant
totalement la bâtardise. Le nœud de ce mystère ultime peut être tranché
si nous admettons le scénario plausible suivant. L’Amirante, âgé de 17
ans, contracta un premier mariage en 1663. Cette union ne semble pas
avoir été féconde. L’Amirante se retrouva veuf au début de l’année 1697,
mais se remaria la même année avec, de nouveau, une descendante des
infants de la Cerda. Il est établi que ce mariage dura peu et que cette
seconde épouse décéda le 16 décembre 1698. De quoi mourut-elle ?
Mystère ! À moins, et rien ne s’y oppose au niveau des dates, que la
jeune mariée ne soit morte lors d’un accouchement ou des suites de cet
accouchement… Un enfant légitime éventuel aurait été âgé, en 1705, à la
mort de son père, de 7 ans. Ce qui correspondrait donc bien à ce que
confia le comte de Saint-Germain à son entourage. |
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(1) Il faut se souvenir que
l’illuminisme rosicrucien résulta de l’échec de la tentative qui
fut faite par Fréderic V, électeur palatin du Rhin et son épouse
la princesse Elisabeth, fille de Jacques Ier
d’Angleterre, de renouer avec la philosophie néoplatonicienne en
vogue à la cour de Laurent le Magnifique. Sous le court règne de
Frédéric V Prague et Heidelberg vécurent dans une ambiance toute
entière dédiée à l’alchimie. La défaite de la Montagne Blanche
(8.11.1620) sonna le glas du rêve Bohémien. Qui sait quel visage
aurait l’Europe aujourd’hui, si tel n’avait pas été le cas ? Il
est probable que les affres d’une Europe technocratique et
entièrement soumise à la finance nous auraient été épargnées.
(2)
Le Théâtre d’ombres,
comme le cinéma – inventé soi-disant par les frères Lumière, ce
qui peut laisser dubitatif – repose sur un procédé technologique
qui pourrait se résumer comme l’alchimie par « permutation de
la forme par la lumière… »
(3)
Sur la famille Medina
Celi, voir l’Annexe.
(4)
Il est probable que,
concernant cet aspect de l’œuvre de Raymond Roussel, Perec
bénéficia des confidences de François Le Lionnais (co-fondateur
de l’Oulipo) et de Marcel Duchamp.
(5)
Voir le tome 2 de la
Langue des oiseaux, intitulé Georges Perec mode d’emploi…
à propos d’une Disparition, à paraître aux éditions Dervy.
(6)
Ses efforts.
(7)
Cf. « Vous êtes le sel de
la Terre » dans les Évangiles.
(8)
Contrairement à une idée
reçue, il n’est pas assuré que le poème, de Gérard de Nerval,
soit redevable de son titre à un personnage du Ivanhoé
de Walter Scott, car « l’Aquitaine à la tour abolie » pourrait
bien faire référence à la cession de l’Aquitaine.
(9) Les lecteurs passionnés
par l’histoire de Rennes-le-Château savent sans doute que ce fut
l’un de ces Transtamare qui s’opposa aux seigneurs de Voisins et
anéantit la cité du Rhedae, la mettant à feu et à sang et
détruisant l’église Saint Pierre. Cela se passait en 1362. |
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RICHARD KHAITZINE (FRANCE)
Écrivain, romancier, historien, critique d’art
et scénariste français, né le 20 septembre 1947 à Paris et demeurant à
Paris.
Il est issu d’une famille de juifs russes émigrés d’Odessa en 1914.
Au cours de sa carrière d’écrivain, il a publié une trentaine d’essais,
dont plusieurs sont devenus des livres de référence, sur des sujets
aussi divers que la littérature, la peinture, la Franc-maçonnerie, le
symbolisme, les religions et l’hermétisme. Tous ces travaux font une
large part à l’histoire de l’alchimie, aux arts et traditions populaires
qui en sont les véhicules. Il est l’auteur, également, de deux romans.
Il a participé au colloque de Lisbonne en 1999 et à celui de Quinta da
Regaleira en 2009. Richard Khaitzine se définit comme «un agitateur d’idées,
un penseur libre, un résistant qui refuse le terrorisme intellectuel et
la pensée stérilisée imposés par ceux qui séquestrent la culture dans
des nécropoles dont ils se sont autoproclamés les gardiens. » Il est
membre de la Société des gens de lettres depuis 1998.
Quelques titres publiés :
* La langue des Oiseaux (tome 1) Le second tome consacré à Georges Perec
et à Raymond Roussel est en cours de publication. * De la Parole voilée
à la Parole perdue
* Marie Madeleine et Jésus. * Quand la Terre gronde. * La Joconde,
histoire, secrets et énigme. * Le Comte de Saint-Germain, hypothèse et
affabulations.
* Peter Pan… pour une lecture intelligente des contes.
Sa biographie complète est visible sur Wikipédia
E-mail:
r.khaitzine1@aliceadsl.fr |
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© Maria Estela Guedes
estela@triplov.com
Rua Direita, 131
5100-344 Britiande
PORTUGAL |
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