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Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment |
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Examinons à présent la Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment qui, si elle est l'organisation compagnonnique la plus récente en tant que personne morale, plonge ses racines dans la Tradition compagnonnique et est donc l'héritière directe d'anciens devoirs. "La Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment est née le 16 novembre 1952 à Tours (1). Ce jour-là, cinquante-sept Compagnons délégués par leur société respective se sont réunis à l'hôtel de la Croix Blanche pour en adopter les statuts. Ils étaient trente-huit charpentiers, trois menuisiers, sept couvreurs, deux maçons, deux tailleurs de pierre, trois serruriers et deux divers". "Aujourd'hui, la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment et Autres Activités est constituée de cinq sociétés légalement et rituellement autonomes (2):
La Fédération, dont le siège se situe à Paris, a pour but de "réunir, d'aider et de promouvoir les sociétés corporatives de compagnonnage adhérentes, dont les membres sont groupés en fédérations locales, afin de mettre en commun les moyens techniques de perfectionnement professionnel, intellectuel, culturel et moral de l'ensemble du Tour de France. Son action porte sur :
La Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment est une organisation fédérative, fortement décentralisée et démocratique :
"La cellule de base, à l'image de la Loge de la Franc-Maçonnerie, est la cayenne, dont la gestion est assurée par une "Mère" (ou "Dame Hôtesse") assistée d'une "petite Sour" (qui est sa propre fille). Chacune est totalement autonome pour tout ce qui concerne la conduite de la vie compagnonnique de ses membres en application de son Devoir. Dans chaque ville où elle est établie, elle tient ses réunions, décide des réceptions des nouveaux membres et tranche de manière indépendante de tous ses problèmes internes. Leur action porte sur :
En lien avec l'Union compagnonnique, la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment a contribué à créer en 1968 la Confédération des compagnonnages Européens (7), particulièrement vivace en Allemagne, Belgique, Suisse et Scandinavie sont associées avec la Fédération Compagnonnique et l'Union Compagnonnique [Les Compagnons allemands et scandinaves effectuent non pas un Tour de leur pays, mais un tour d'Europe pendant trois ans tandis que les Compagnons suisses font un tour de Suisse et de France]. La Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment, à la différence de l'Union compagnonnique et de l'Association ouvrière, se revendique comme une "société secrète dont l'initiation doit rester secrète". Ses réunions rituelles sont donc réservées aux seuls Compagnons dûment (légitimement, traditionnellement) reçus. Pour elle, une organisation compagnonnique ne peut pas exister du seul fait de la réunion d'individus s'autoproclamant "Compagnons". En effet, d'une part, un individu ne peut devenir Compagnon qu'il s'il est initié et reçu par des pairs et, d'autre part, une société compagnonnique ne peut exister que si elle s'inscrit dans l'histoire, autrement dit dans la Tradition [c'est donc la Tradition qui légitime une société compagnonnique et exclusivement la Tradition ] ou que si elle est créée par une société compagnonnique préexistante. C'est pourquoi, si elle ne reconnaît la légitimité compagnonnique de l'Union compagnonnique, avec laquelle elle entretient en conséquence des relations d'amitié et de fraternité, en revanche, elle dénie toute légitimité à l'Association ouvrière qui n'est pas née de la Tradition mais de la volonté de l'État, en l'occurrence celui de Vichy qui, par ailleurs, était un état illégitime. Bien qu'appartenant à une société se revendiquant et se vivant initiatique, les Compagnons de la Fédération compagnonnique des Métiers du Bâtiment sont souvent également maçons. |
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(1) Tours accueille un musée du Compagnonnage fort intéressant à visiter. (2) Chaque rite est codifié selon un "rituel", un "code", une "règle" ou un "cahier des charges" (on trouve indifféremment l'un ou l'autre de ces termes) qui, autrefois, était le seul document qui n'était pas brûlé au terme de chaque année compagnonnique, les archives de chaque cayenne, par souci de sécurité, l'étant solennellement le jour de la fête patronale du devoir, leurs cendres étant mélangées au vin bu par les compagnons. De même les papiers personnels et, en particulier, le "passeport" (ou "affaire" ou "carré", sorte de livret compagnonnique attestant de l'identité et de la régularité maçonnique du porteur qui était présenté à l'arrivée à chaque cayenne ainsi qu'à chaque embauche par un compagnon. A ne pas confondre avec le passeport ouvrier imposé par les autorités publiques) étaient rituellement brûlés à la mort du compagnon. (3) L'influence chrétienne y est encore présente. (4) Indiens : Charpentiers du devoir de Liberté. L'influence maçonnique y est forte. (5) "Coterie", de " cauteria ", société de villageois d'un même feu, ou de " cotera ", carrière de pierre. Chez les tailleurs de pierre puis, par extension, chez les plâtriers, les maçons, les terrassiers, les scieurs de long et les couvreurs, c'est le nom que se donnent les compagnons d'un même métier apparentant au même devoir. (6) Ou Gaveaux. (7) "L'organisation C.E.G. est consciente de représenter une valeur dans la société humaine, tant par son héritage historique, ses traditions de longue date et, surtout, son apport d'éducation et de qualification professionnelle dans la plupart des grandes industries comme dans le maintien de l'artisanat. Elle a, de ce fait, droit aux encouragements des organismes officiels et des services publics. La personnalité comme les intérêts de chaque corporation comprise dans l'organisation doivent rester intacts. Les rituels et les traditions propres à chaque métier d'un même groupement sont à sauvegarder et à conserver". [Extrait du règlement interne]. |
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Poésie de J.C.Cabanel |
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http://jccabanel.free.fr/ |
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